Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe de la Fête de saint Louis, roi de France, à Lorette (Italie)

Lorette (Italie) - Vendredi 30 août 2019

- 1 R 3,11-14 ; Ps 36,3-6.30-31 ; Ga 2 – Mt 5,38-48

Nous avons la joie de fêter aujourd’hui le roi saint Louis qui a laissé les marques de son passage à Nazareth par quelques reliques pieusement conservées ici, à Lorette, et par son portrait au centre de chapelle dédiée aux français. Sa grande dévotion à la sainte Vierge l’a conduit naturellement à visiter ce lieu de la santa Casa, la maison de Marie, la maison de l’Incarnation.

Ce saint roi est un magnifique exemple pour nos gouvernants qui pensent souvent diriger le pays avec cet adage bien français : « On ne fait pas d’omelette sans casser les œufs », justifiant ainsi leurs décisions qui vont à l’encontre de la loi naturelle et de la loi de Dieu.

Plus cynique encore, Winston Churchill disait : « L’homme qui n’a pas d’ennemis est un homme qui n’a rien fait ».

Il y a aussi ceux qui se réfugient derrière les catégories sociologiques de l’allemand Max Weber pour se permettre de faire passer les lois les plus iniques. Au nom d’une éthique de responsabilité due à leurs fonctions, ils n’hésitent à balayer les convictions personnelles dont ils se réclamaient. Comment faire confiance à des personnes qui ne respectent pas leurs propres convictions ? Nous pouvons être sûrs qu’ils ne défendront pas les nôtres. L’éthique n’est pas à géométrie variable, oscillant entre une éthique de responsabilité et une éthique de conviction. Il n’y a qu’une seule éthique, celle qui s’appuie sur cette question fondamentale qui a construit les civilisations : « Que faut-il faire pour bien faire ? »

Enfin, même les catholiques revendiqués sont aujourd’hui prêts à s’asseoir sur les vérités évangéliques et sur leur foi chrétienne pour parvenir au pouvoir.

Heureusement, en France, notre Seigneur nous a donné un roi saint, un roi qui a accueilli et respecté son baptême de manière conséquente et intégré l’évangile dans sa vie personnelle aussi bien que dans son mode de gouvernement. Louis IX a compris qu’il tenait sa plus haute dignité de son baptême. Être fils de Dieu est plus important que d’être Roi de France, Président de la République, Premier Ministre ou archevêque de Paris.

L’historien Jean-Christian Petitfils écrit à son propos : « Chaque acte de sa vie était l’occasion de pratiquer l’idéal de perfection évangélique ».

Il a combattu les ennemis de son pays, mais il les a respectés en cherchant toujours une paix juste. Sa piété a provoqué l’étonnement admiratif du sultan qui l’avait fait prisonnier. Il a su rendre une vraie justice dans l’équité sans favoriser les grands et a toujours cherché profondément le bien de ses sujets.

Oui, le roi saint Louis nous a montré que l’Évangile est le chemin de la vie, de la vie privée, certes, mais aussi de la vie publique et de ses responsabilités, fussent-elles considérables. Puisse notre bon roi saint Louis inspirer les gouvernements de France et ceux du monde entier.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris

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