Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe pour le cinquième anniversaire de la dédicace de la cathédrale Notre-Dame de Créteil

Créteil (94) - Vendredi 20 septembre 2019

- Ne 8, 2,-4a. 5-6.8-10 ; Ps 83, 3-6a, 8a, 11 ; 1 P2, 4-9 ; Jn 10, 22-30

Une cathédrale…. C’est le cœur d’un diocèse. Je le sais bien, moi qui n’ai plus de cathédrale et qui suis touché au cœur. C’est pourquoi je suis heureux d’avoir la chance de partager votre joie de célébrer la dédicace de votre belle cathédrale toute nouvelle. Paris a vu sa cathédrale brûler après 850 ans d’existence. Le 16 juin, j’ai tenu à célébrer la messe, même avec un casque, parce que la cathédrale est le lieu source qui irrigue toutes les paroisses d’un diocèse.

C’est le lieu d’où l’évêque enseigne la Parole de Dieu, non pas parce qu’il est plus savant que les autres, mais parce que Celui qui est la Parole de Dieu, Jésus, le Verbe incarné la lui a confiée dans l’Esprit Saint. C’est le lieu d’authentification de cette Parole.

Bien sûr, nous admirons ces cathédrales anciennes et modernes. Elles sont le reflet du génie humain quand il se met au service d’une œuvre qui le dépasse. Lorsque le talent et le transcendant se rejoignent, cela donne une cathédrale. Ce n’est pas d’abord un lieu fonctionnel qui sert à quelque chose. C’est le lieu de l’élévation de l’âme.

Mais nous venons de l’entendre dans la lettre de saint Pierre, la vraie cathédrale du Christ, c’est vous ! Vous, qui êtes des pierres vivantes fondées sur notre Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi cette dédicace de la consécration de cette cathédrale est le signe de notre propre consécration qui a eu lieu à notre baptême et par laquelle nous sommes devenus enfants de Dieu pour former son peuple. Rappelons-nous toujours cette dignité.

Si les cathédrales humaines peuvent s’enflammer ou être détruites, la marque sacrée par laquelle nous sommes devenus Temple de Dieu ne s’effacera jamais.
Lorsque la cathédrale Notre-Dame de Paris a brûlé, l’aumônier des pompiers a risqué sa vie pour aller chercher le Saint Sacrement qui pour les incroyants n’est qu’un morceau de pain, mais qui pour nous est le Corps du Christ. Sans Jésus, nos églises ne sont que des monuments sans âme. Comme pour le temple de Jérusalem, ce qui compte, c’est la présence de Dieu.

Sans Dieu, nos églises ne sont qu’un musée.

Avec Dieu, elles sont le lieu de la vie, de la vie terrestre et de la vie éternelle.
Si le lieu de la présence de Dieu n’est plus visité, si les brebis n’écoutent plus la voix du Seigneur, alors l’église de pierre s’effondrera comme nos âmes, qui sont les pierres vivantes, se mettront à dessécher.

Dieu est une communion d’amour comme le Christ vient de nous le dire : « Le Père et moi nous sommes Un » (Jn 10,30). Cette unité dans l’Esprit Saint est la source de cette Église catholique fondée par le Christ qui ne peut exister que dans la communion. Si nous sommes divisés, nous ne sommes qu’un tas de pierres, si nous sommes en communion, nous sommes une cathédrale.

Saint Pierre le rappelle : nous sommes un peuple de prêtres dont la foi ouvre les portes du Ciel, dont la charité construit un monde fraternel et dont l’espérance annonce le salut.

Chers frères et sœurs, rendez grâce pour votre cathédrale qui est le signe de votre unité autour de votre évêque.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris

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