Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe à Saint-Germain l’Auxerrois

Saint-Germain l’Auxerrois (1er) - Dimanche 8 mars 2020

– 2e dimanche de Carême – Année A
- Gn 12,1-4 ; Ps 32,4-5.18-20.22 ; 2 Tim 1,8b-10 ; Mt 17,1-9

« Son visage devint brillant comme le soleil ».

Quand nous voulons rencontrer quelqu’un vraiment, nous regardons son visage. Le visage est l’expression de la personne, de ce qu’il veut communiquer. Un visage fermé nous fait comprendre qu’il ne faut pas le déranger. Un visage souriant nous indique que la personne est ouverte à la rencontre.

Notre visage reflète notre cœur, notre disposition, notre réalité intérieure.
Le visage de Jésus porte toute la clarté de Dieu. Et c’est cela qui apparaît à la transfiguration.

Nous comprenons que notre corps peut être transfiguré car il a un message de lumière à communiquer. Rappelons-nous le visage de Moïse quand il descendait de la montagne où il avait rencontré Dieu personnellement.

Jésus nous apprend que notre corps humain est le premier reflet de la gloire de Dieu qui est en nous. L’être humain est appelée à révéler Dieu et c’est ainsi que notre visage, notre sourire manifeste la présence de Dieu en nous. Il s’agit de communiquer le sourire de la tendresse divine.

Nous sommes appelés à rayonner Dieu, la beauté de Dieu, la lumière de Dieu, le rayonnement de Dieu. Maurice Zundel disait aux chrétiens : « Vous êtes le visage de l’éternel lumière ».

Notre problème est que nous pensons que Dieu est à l’extérieur de nous et nous entretenons avec lui une relation crispée, souvent contrainte.

Saint Augustin a décrit dans les Confessions cette révélation qui lui fut donnée : « Tu étais au-dedans de moi, c’est moi qui était dehors ». Si Dieu est dehors, alors Dieu est étranger à ce que nous sommes. Mais si Dieu est en nous, nous ne pouvons vraiment nous connaître qu’à travers lui.

Dieu est cette lumière intérieure qu’il faut faire rayonner. Et la seule manière de le faire rayonner est cet amour incommensurable qu’il faut accueillir comme le dit Jésus : « Si quelqu’un m’aime, mon Père et moi nous viendrons chez lui et chez lui nous ferons notre demeure » (Jn 14,23).

Dieu est au-dedans de nous et il convient de le laisser rayonner sur notre visage. Nos élans amoureux, nos affections ne recherchent que cet « au-dedans de nous » qui est la source de nos amours, de nos tendresses. Cette source, c’est le Dieu vivant, celui qui vit en nous.

Voilà la cathédrale qu’il faut bâtir et qui est digne de Dieu.

Devenez le vitrail de Dieu, non pour laisser entrer la lumière, mais pour la laisser jaillir du dedans où se tient cette beauté si antique et si nouvelle.

Soyez des êtres transfigurés. Soyez le sourire de Dieu.

+ Michel Aupetit, archevêque de Paris.

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