Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe d’admission de 13 séminaristes

Saint-Germain-l’Auxerrois (1er) – Vendredi 11 septembre 2020

 Voir l’album-photos de la célébration.

 1 Co 9, 16-19.22-27 ; Ps 83 (84), 3, 4, 5-6, 12 ; Lc 6, 39-42

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’évangile » (1 Co 9,16). Cette phrase nous habite-t-elle ? Avons-nous pris conscience de l’urgence de l’annonce ? Est-ce que le salut de tous nos frères a de l’importance pour nous ? Comme le dit saint Paul : « Je me suis fait tout à tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible » (1 Co 9,22).

La première phase du séminaire consiste à devenir disciples missionnaires selon le Pape François. Il s’agit d’entrer dans l’intimité du Christ comme les premiers apôtres : « Venez et voyez ». De cette intimité naît le besoin de partager cette grâce de la connaissance du Seigneur. André va chercher son frère Pierre. Philippe va chercher son ami Nathanaël.

Ceci est, au fond, la vocation de tous les baptisés. Pendant deux ans vous avez approfondi cette intimité avec le Christ ainsi que la vie fraternelle qui vous a permis de vous connaître vous-mêmes davantage.

Maintenant c’est une autre étape. Elle est décisive. Il faut entrer dans cette nouvelle étape qui vous configure au Christ. C’est l’étape proprement sacerdotale ou, plus exactement, ministérielle. Le Seigneur vous donne de vivre sa vie, sa manière de vivre son humanité parmi les hommes.

C’est la phase où l’on apprend à donner sa vie comme le Christ : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » comme le dit saint Paul quand il écrit aux Galates. Il s’agit de s’effacer devant le Christ serviteur, devant le Christ qui s’offre, qui offre son corps, qui pardonne, qui guérit, qui console, qui sauve en nous ouvrant les portes du Ciel.

En outre, il ne s’agit plus de se situer par rapport aux autres, sous le regard des autres, il s’agit de se situer par rapport à Jésus Christ.

Votre regard sur les autres doit changer. Souvent notre premier regard constate tout ce qui ne va pas : c’est la fameuse paille dans l’œil du frère. Il nous faut acquérir le regard du Seigneur et voir ce qui est beau, ce qui est semence divine, ce qui est l’œuvre de l’Esprit Saint en lui.

Il en est de même pour votre regard sur vous-même. Il faut se laisser regarder en vérité par le Christ. Il ne s’agit pas seulement de contempler notre misère qui est réelle, mais de voir ce qui fait obstacle à son amour : la poutre !

Chers amis qui avez accepté d’aller jusqu’au bout de ce chemin que vous avez commencé à la suite de Jésus, je vous souhaite bonne route pour ce qu’il reste à parcourir. Que cette configuration au Christ vous donne la joie qu’il nous a promise et que personne jamais ne pourra vous enlever.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris.

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