Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messes de la Solennité de l’Immaculée Conception

Sacré-Cœur de Montmartre (18e) - Saint-Germain l’Auxerrois (1er) - Mardi 8 décembre 2020

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– Solennité de l’Immaculée Conception
Messe pour la clôture du Jubilé du Sacré-Cœur de Montmartre (18e)
Messe pour la fête du Séminaire à Saint-Germain l’Auxerrois (1er)

- Gn 3,9-15.20 ; Ps 97,1-4 ; Ep 1,3-6.11-12 ; Lc 1,26-38

« Adam, où es-tu ? ». « Je me suis caché parce que je suis nu » (Gn 3,10).

Aujourd’hui, comme Adam, nous sommes nus et nous ne nous cachons pas. Nous sommes nus parce que nous constatons notre vulnérabilité, notre impuissance. Un petit virus, tout petit virus, et voilà que notre belle prétention s’écroule et que nous sommes terrés comme des renards peureux.

Nous avons conquis la terre, nous l’avons mise en esclavage alors qu’elle nous avait été confiée pour que nous en prenions soin. Nous nous sommes pris pour Dieu. Mais nous n’avons pas honte ! Nous nous enfermons chez nous, nous nous saluons d’un coup de coude un peu ridicule, nous nous interdisons de circuler et de nous embrasser. Mais nous n’avons pas honte !

Nous bricolons la nature, nous falsifions la biologie, nous détruisons l’ordre naturel de la filiation et de la relation de l’homme et de la femme. Mais nous n’avons pas honte !

L’homme et la femme des origines ont voulu être « comme Dieu » en suivant la tentation du serpent. Ils ont eu honte. Alors, une issue s’est ouverte. La femme, Ève, devint la mère des vivants. Une descendance fût promise à l’humanité.

Nous nous sommes pris pour Dieu. Mais nous n’avons pas honte. Y a-t-il une issue ?

Oui. Cette issue c’est Marie, Marie la toute belle, Marie la magnifique, Marie le réceptacle de la grâce de Dieu. L’ange l’affirme : elle est « comblée de grâce » (Lc 1,28).

Elle seule, en notre nom à tous, peut répondre au Seigneur. Pas de honte en elle car il n’y a pas d’obstacles à la grâce de Dieu. Elle accueille pleinement le Don du Seigneur, l’Esprit Saint qui la prend sous son ombre, non pas pour « se faire » comme Dieu mais pour « se laisser faire » par Dieu afin que lui-même la divinise, pour qu’elle soit la demeure, la mère de son Fils, qu’elle devienne enfant de Dieu, mère de son Créateur et qu’en son Fils naissent nombre d’enfants au Seigneur.

En Marie, pas de honte, mais beaucoup d’amour.

A la question de Dieu : « Adam où es-tu ? », elle répond humblement : « Voici la servante du Seigneur » (Lc 1, 38).

Marchons sur les pas de Marie, tournons-nous vers elle pour qu’elle nous accompagne dans cette marche de la vie qui nous est donnée pour rejoindre Dieu dans son amour.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris.

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