Ils poursuivent l’œuvre de sainte Mère Teresa

Paris Notre-Dame du 8 septembre 2016

Le pape François a canonisé Mère Teresa (1910-1997) dimanche 4 septembre, à Rome. Quel héritage laisse-t-elle ? Reportage à Paris, dans deux communautés de Missionnaires de la charité, appartenant à l’ordre qu’elle a fondé.

Des Frères missionnaires de la charité servent un repas à des personnes de la rue dans leur centre d’accueil (15e).
© Frères missionnaires de la charité

Il est 11h30. C’est l’effervescence au numéro 60 de la rue de la Folie-Méricourt (11e). Dans un joyeux brouhaha, des Sœurs Missionnaires de la charité, reconnaissables à leur fameux sari blanc à liserés bleus, et une dizaine de bénévoles, s’activent aux fourneaux et en salle pour servir des repas à des personnes sans-abri. Certains jours, jusqu’à trois cents cinquante couverts sont dressés. Un service proposé tous les jours, sauf le jeudi. Du côté du numéro 62, l’ambiance est plus calme. Pendant que certaines femmes épluchent des légumes, d’autres jouent avec leurs enfants et une autre encore allaite son bébé. Ici, c’est un centre d’hébergement d’urgence. Également géré par les sœurs, il accueille des mères en situation difficile, pour une durée d’environ un mois.

Service des plus pauvres des pauvres

Les Sœurs Missionnaires de la charité, dont l’ordre a été fondé par Mère Teresa en Inde, en 1950, sont présentes à Paris depuis 1985. Dans la communauté de la rue de la Folie-Méricourt, elles sont actuellement sept religieuses, de nationalité française ou indienne, qui œuvrent avec leur sourire lumineux et leur discrétion. Toutes ont prononcé quatre vœux : pauvreté, chasteté, obéissance et service gratuit des plus pauvres des pauvres. Et elles ne ménagent pas leurs efforts. Levées à 4h40, elles consacrent leurs journées à la prière – laudes, lecture spirituelle, messe, adoration et vêpres – et à l’apostolat – plus de huit heures par jour. Dans un intérieur sobre, des photos de Mère Teresa sont affichées au mur. « Mystérieusement, on sentait en elle la présence de Jésus, témoignent des sœurs qui l’ont connue. Elle pensait aux autres avant elle-même, elle était très active et humble. C’était comme une mère pour nous. Nous avons accueilli avec joie et sans surprise la nouvelle de sa canonisation. » Elles gardent en mémoire un message essentiel de la sainte de Calcutta : « Tout pour Jésus. »

Des envoyés du Christ

Les Frères Missionnaires de la charité, la branche masculine de l’ordre créée par Mère Teresa en 1963, sont aussi installés à Paris, depuis 1981. Une communauté de six frères (Indiens, Italiens, Hollandais et Français) vit rue Violet (15e). Dans la cour, le linge, lavé à la main, est en train de sécher ce matin-là. Pas question pour eux d’acheter une machine à laver. Comme les sœurs, les frères vivent dans la simplicité, la prière et le dévouement auprès des plus démunis. Avec l’aide de bénévoles, ils gèrent un accueil de jour pour des personnes de la rue et un centre d’hébergement d’urgence de douze places, font des maraudes et rendent visite à des personnes isolées ou à d’anciens accueillis.

« Nous ne sommes pas des assistants sociaux, mais des envoyés du Christ, précise le Français Fr. Michel Avril, serviteur régional (c’est-à-dire supérieur) des Frères Missionnaires de la charité en Europe. Tout comme le Christ l’a demandé à Mère Teresa, nous allons porter l’amour de Dieu aux plus pauvres, dans les endroits les plus sombres. » La canonisation de Mère Teresa ? « C’est une officialisation importante de l’Église, même si dans nos cœurs elle était déjà sainte », confie-t-il. Il se souvient avec émotion de sa rencontre avec elle à Londres, en 1993. « La première chose qu’elle a faite est de prendre la bouilloire et de servir les personnes présentes. Cette femme, toute petite, rayonnait extérieurement, elle était habitée par la présence de Dieu. » • Céline Marcon

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