Instaurer une communion spirituelle avec les chrétiens d’Orient

Paris Notre-Dame du 29 août 2013

Paris Notre-Dame – Depuis plusieurs semaines, les médias évoquent chaque jour des débordements de violence en Orient. Que savez-vous de la situation actuelle des chrétiens d’Orient dans cette région ?

Mgr Pascal Gollnisch – Elle est très préoccupante, surtout en Syrie et en Égypte. En Syrie, l’effondrement des structures de police et de justice a rendu la minorité chrétienne plus vulnérable aux enlèvements, aux querelles de voisinage et aux intimidations des jihadistes.

Nous sommes très inquiets de la disparition fin juillet du P. Paolo Dall’Oglio, un jésuite italien, et de celle de deux évêques orthodoxes, Mgr Yohanna Ibrahim et Mgr Paul Yazigi, en avril. À l’heure actuelle, nous ne savons pas s’ils sont retenus en otage ou s’ils ont été assassinés.

Quant à l’Égypte, elle connaît depuis une semaine une recrudescence des violences perpétrées contre les chrétiens, appelés les coptes. Contrairement à avant, ce sont des attaques planifiées. Ces derniers jours, une quarantaine d’églises ont été incendiées. Il serait urgent que les autorités mettent en place des forces de sécurité pour protéger les lieux de culte chrétiens.

J’estime que la France ne fait pas assez entendre sa voix pour demander la protection des chrétiens d’Égypte et de Syrie. Je tiens aussi à préciser que dans les pays d’Orient, les conflits n’opposent pas les musulmans et les chrétiens mais les partisans de l’islam politique,minoritaires dans ces pays, et les défenseurs de la démocratie. Il est essentiel de prendre conscience de la complexité de la situation et de manier avec prudence les informations des médias français, qui manquent souvent de sources fiables.

P. N.-D. – De quelle manière les Français peuvent-ils soutenir les chrétiens orientaux ?

Mgr Pascal Gollnisch – La priorité est de fournir des aides d’urgence à la population en général en Syrie et en Égypte, par exemple au niveau de l’alimentation ou de l’hébergement. Plusieurs associations, comme la nôtre, récoltent des dons pour financer ce type de programmes.

Dans un deuxième temps, nous aurons besoin d’argent pour la reconstruction des équipements pastoraux. Ce serait aussi le moment de s’intéresser davantage aux communautés rassemblant des chrétiens orientaux et d’aller à leur rencontre.
À Paris, il existe des paroisses copte, syriaque, chaldéenne, grecque et maronite.
Nous pouvons aussi instaurer une communion spirituelle avec les chrétiens d’Orient par le biais de la prière et en approfondissant nos connaissances des trésors spirituels orientaux, par exemple les enseignements des Pères de l’Église.

P.N.-D.–Comment envisagez-vous l’avenir ?

Mgr Pascal Gollnisch – Il est angoissant sur le court terme mais on peut espérer qu’au sortir de ces événements dramatiques, émergeront des sociétés orientales plus justes et plus ouvertes, où les chrétiens subiront moins de discriminations. C’est aussi notre foi qui nous y invite.

Propos recueillis par Céline Marcon

Pour en savoir plus sur l’Œuvre d’Orient ou leur faire un don : 20 rue du Regard 75006 Paris.
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