Isaïe ou les dangers de se comparer

Chronique de Mgr Renauld de Dinechin : « Chacun fait le même constat : autour de moi, des choses ne vont pas bien. Mais suis-je le mieux placé pour changer quelque chose ? Je ne suis pas meilleur que les autres. Suis-je légitime pour agir ? »

Chronique de Mgr Renauld de Dinechin "Isaïe et les dangers de se comparer"


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Chronique Isaïe ou les dangers de se comparer

Du danger de se comparer aux autres ! Chacun fait le même constat : autour de moi, des choses ne vont pas bien. Mais suis-je le mieux placé pour changer quelque chose ? Je ne suis pas meilleur que les autres. Suis-je légitime pour agir ?

Le prophète Isaïe a connu ce trouble. Il raconte une expérience personnelle. Il pressent que Dieu l’appelle pour une mission. Mais une chose le paralyse : « Je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures ». Non seulement un sentiment d’indignité face au Seigneur, mais comparé à sa génération, il n’est pas meilleur que les autres ; il n’est pas quelqu’un d’exceptionnel. Il n’est pas préservé.

« De quel droit serais-je prophète dans ma génération ? Ne dois-je pas commencer par me convertir ? » Que pourrait-il dire aux hommes de sa génération, puisqu’il n’est pas meilleur. Il connait les mêmes fragilités. Peut-être les mêmes péchés. La même culpabilité censure de nombreux croyants, qui aimeraient témoigner mais éprouvent les mêmes difficultés que leur génération. Les mêmes complicités avec les forces du mal.

Dieu ne laisse pas Isaïe demeurer dans le trouble. À l’aide d’une braise, son ange purifie le cœur du prophète. Une purification qui le libère. Libéré du trouble et de la culpabilité, il est apte à entendre l’Appel. Il devient réaliste, et humble. Deux attitudes nécessaires pour recevoir une mission auprès des gens de sa génération.

La tentation c’est de se comparer les uns les autres. La seule issue c’est la purification par Dieu. Son Pardon sacramentel. « Moi – dit le prêtre – je te pardonne tous tes péchés, au nom du Père et du Fils et du St Esprit ». Aujourd’hui, il faut une véritable force intérieure pour agir à l’encontre des conformismes. Il faut une force d’âme pour oser un geste libre au milieu de sa génération.

Année de l’appel (2013-2014)

Culture de l’appel : Chronique audio de Mgr de Dinechin