Jeunes catholiques, qu’attendez-vous de l’Église ?

Paris Notre-Dame du 31 août 2017

Le 15 juin dernier, le Pôle Jeunes du diocèse de Paris organisait une rencontre entre jeunes. Soixante-dix d’entre eux, engagés dans différentes associations, ont planché sur ce qu’ils attendaient de l’Église. Objectif : nourrir de leurs réflexions le synode des jeunes qui s’ouvrira en octobre 2018 à Rome. Quitterie B., 26 ans, était l’une d’eux.

Paris Notre-Dame – Quel était le mot d’ordre de la soirée du 15 juin ?

© Priscilia de Selve

Quitterie B. – Pour chacun de nous, la question était : quelles sont vos attentes vis-à-vis de l’Église sur le sujet de la vocation, qu’est-ce que l’Église peut nous dire à nous, les jeunes ? Souvent le mot vocation fait peur : on se dit, c’est un appel à discerner si on est appelé à être consacré ou non. Or, j’ai l’impression qu’avec ce synode [1], l’Église élargit le sens du mot vocation, en rappelant que les jeunes sont aussi appelés à rayonner dans leur vie professionnelle et dans leur vie amicale.

P.N.-D. – Quelles sont les grandes lignes qui en sont ressorties ?

Q. B. – D’abord un grand besoin de formations, autres que les formations spirituelles, adaptées aux préoccupations de notre génération : travail, célibat, mariage, vocation religieuse, etc. Ainsi que le besoin d’être formés pour ré-pondre aux défis de ce monde. Il est difficile de porter le message évangélique et de le faire entendre aujourd’hui, et l’Église est souvent malmenée. La tentation est alors de se replier sur soi, de rester entre nous. Or se ressourcer c’est bien, mais seulement si c’est pour sortir ensuite évangéliser le monde.

P.N.-D. : Vous avez le sentiment qu’aujourd’hui l’Église ne répond pas à ces enjeux de génération ?

Q. B. – J’ai la chance d’habiter à Paris mais j’ai vécu jusqu’à mon baccalauréat dans une petite ville de province. En-dehors du catéchisme et de l’aumônerie, il n’existait rien pour les jeunes de plus de 18 ans. Or, le caté ne suffit pas à former un chrétien. Et puis il y a toutes ces questions auxquelles nous sommes confrontés dans nos vies de jeunes adultes, des questions liées au travail, à la vie sentimentale, à la vie spirituelle. Comment y répondre ? Certes, des formations existent, elles sont mêmes nombreuses, mais quelle est celle qui répondra à mes besoins ? Qui peut m’aider à discerner dans ce choix ? C’est notamment le cas en ce qui concerne la doctrine sociale de l’Église. Beaucoup de propositions existent, certaines très intellectuelles. Comment choisir celle qui nous correspondra le mieux ?

P.N.-D. – Ce synode est pour vous une occasion formidable de faire entendre votre voix ?

Q. B. – Oui, absolument. Je suis très touchée que l’Église nous écoute et nous demande notre avis. Je viens de remplir le questionnaire en ligne que le Vatican adresse aux jeunes [2]. Il est très complet, avec des questions portant sur notre façon de vivre, nos rapports aux réseaux sociaux, au travail, à ce qu’on attend de la vie. Il y a là une vraie volonté de connaître et de comprendre notre génération.

Propos recueillis par Priscilia de Selve

[1À l’appel du pape François, les évêques du monde entier sont appelés à participer à ce synode dont le thème est Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel.

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