Koweït : Les chrétiens sont reconnus, mais ne jouissent pas de toutes les libertés

Il y a un seul pasteur de nationalité koweïtienne, dans un pays de 4,5 millions d’habitants qui ne compte officiellement que 264 chrétiens koweïtiens. Quelque 400 000 autres chrétiens (le double selon les sources) vivent dans cet État du Golfe. De diverses nationalités et obédiences religieuses, ces expatriés sont pour la plupart des travailleurs immigrés.

Le Révérend Emmanuel Benjamin Jacob Gharib, 68 ans, est le seul pasteur de nationalité koweïtienne, dans un pays de 4,5 millions d’habitants qui ne compte officiellement que 264 chrétiens koweïtiens. Quelque 400 000 autres chrétiens (le double selon les sources) vivent dans cet État du Golfe. De diverses nationalités et obédiences religieuses, ces expatriés sont pour la plupart des travailleurs immigrés.

Président de l’Église évangélique nationale du Koweït, qui est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient (MECC), Emmanuel Gharib est pasteur de l’Église presbytérienne du Koweït. L’Église évangélique nationale, dans ce pays à 85 % musulman (les sunnites sont environ 60% pour quelque 30% de chiites), tout comme les autres communautés chrétiennes, jouit officiellement des mêmes droits que les autres habitants, selon la Constitution, assure le pasteur en place depuis 1999.

Bien accueilli
À la veille du 20e anniversaire de son ordination, le pasteur Emmanuel Gharib déclare à l’AFP évoluer au Koweït comme un poisson dans l’eau. « Je suis bien accueilli là où je vais ». Natif de Koweït City, Emmanuel Gharib a été élevé dans une famille pieuse au milieu de voisins musulmans, dont il apprécie la tolérance et la proximité, des valeurs qui ont marqué son éducation. Son père, de confession assyrienne, avait fui en Irak les massacres perpétrés par les Turcs contre les populations arménienne et assyrienne, avant de s’installer au Koweït avec son épouse chrétienne assyrienne avec laquelle il s’était marié en 1945. Il a obtenu la nationalité du pays d’adoption de ses parents.

Le pasteur Gharib est aussi vice-président et co-fondateur du Conseil des relations islamo-chrétiennes du Koweït. L’an prochain, il célébrera deux décennies de service pastoral alors que l’Église évangélique locale fêtera son 85e anniversaire.

Églises chrétiennes officiellement reconnues
Sept Églises chrétiennes sont officiellement reconnues dans ce pays du Golfe arabo-persique : l’Église catholique romaine (qui compte quelque 300 000 fidèles), l’Église grecque catholique, l’Église grecque orthodoxe, l’Église copte orthodoxe, l’Église arménienne apostolique, l’Église évangélique nationale et l’Église anglicane. D’autres Églises ont une reconnaissance de fait.
Le Koweït est le premier pays membre du Conseil de coopération du Golfe à avoir établi des relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

Pas question de défier la loyauté tribale
Dans la pratique, les Églises chrétiennes font face à un certain nombre de restrictions dans ce pays où l’islam est la religion d’Etat et où la loi islamique, la charia, est la principale source de la législation. L’évangélisation dirigée vers les musulmans est strictement interdite, et la loyauté tribale empêche les gens de rompre avec les traditions familiales et communautaires.

La Constitution prévoit bien la liberté de religion mais en réalité les minorités religieuses sont victimes de discrimination en raison des politiques gouvernementales. Les non-musulmans – ainsi que les musulmans non sunnites (et d’abord les chiites) – obtiennent difficilement ou sont dans l’impossibilité d’obtenir une autorisation légale pour établir de nouveaux lieux de culte.

Il est interdit aux Églises qui ne font pas partie des confessions reconnues d’afficher des signes extérieurs, y compris une croix ou le nom de la congrégation, ou de participer à d’autres activités publiques, comme la sonnerie de cloches. Certaines Églises n’ayant pas les ressources financières nécessaires pour louer un lieu de réunion ont pu se réunir dans les écoles pendant les week-ends, bien que certains de leurs représentants aient signalé que les écoles ont été poussées à cesser d’autoriser de telles réunions.
cath.ch/arabnews/com/be05.03.2018 par Jacques Berset, cath.ch -
Source : protest info - mars 2018

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