L’Avent : « Une nouvelle année qui commence »

Paris Notre-Dame du 29 novembre 2018

Dans la nuit du 1er au 2 décembre, nous entrerons dans l’Avent. Période de pénitence, de conversion, de préparation de son cœur et de son âme à la venue du Christ. C’est ce que rappelle le P. Olivier de Cagny, curé de St-Louis-en-l’Île (4e), président de la Commission diocésaine de la pastorale liturgique et sacramentelle.

Paris Notre-Dame – Pourquoi avoir établi ce temps de l’Avent ?

P. Olivier de Cagny – Très vite, au début du IVe siècle, en Espagne et en Gaulle, les chrétiens ont voulu préparer Noël comme on prépare Pâques : par un temps de pénitence et de conversion. Puis, au VIe siècle, cela a été coloré par l’attente de la seconde venue du Christ. L’idée était d’aiguiser le désir du retour du Christ à la fin des Temps. Tout s’est alors rejoint : en préparant Noël, il était possible d’alimenter le désir de la présence de Dieu dans ce monde et dans le cœur de chacun. Saint Léon parle d’ailleurs de Noël comme d’un sacrement, et de l’Avent, comme une préparation de ce sacrement.

P. N.-D. – Dans quelle disposition doit-on entrer dans ce temps spécifique ?

O. C. – Avec une foi et un désir de Dieu renouvelés. Si Dieu est entré dans l’Histoire il y a deux mille ans, c’est pour lui donner son sens, son but, sa finalité, et donc la finalité de l’histoire personnelle de chacun. L’Avent est donc à la fois une attente pénitentielle et un moment joyeux. C’est ce que manifeste la couleur violette utilisée dans la liturgie : la nuit précède le jour. Ce temps est à la fois similaire et différent du Carême. Si Noël est le début de notre Salut, il signifie le même mouvement de Dieu qui vient nous chercher, nous sauver. La différence est que le Carême a toujours revêtu une dimension pénitentielle marquée par le regret de nos péchés et le pardon à recevoir. L’Avent, lui, est une conversion plus joyeuse.

P. N.-D. – Concrètement, comment vivre ce temps de préparation à la venue du Christ ?

O. C. – Peut-être avec le sentiment que c’est une année nouvelle qui commence. Et quand on commence une nouvelle année, on prend des résolutions, on a envie de changer. Entrer dans l’Avent, c’est donc avoir envie d’un renouveau. C’est peut-être aussi tourner notre regard pour voir que le Seigneur est là, qu’il nous attend. Il y a un peu de l’enfant prodigue dans ce temps : on rentre en soi-même et on décide de retourner vers Dieu avec l’aspect joyeux, festif, familial de Noël.
Concrètement, il faudrait prendre plus de temps pour prier, être attentif aux textes lus dans la liturgie. Je pense notamment au texte de la préface (cf. encadré) lu jusqu’au 16 décembre. Enfin, on peut essayer de vivre les coutumes habituelles de Noël dans une attitude de foi et de prière. Par exemple, préparer une crèche, des cadeaux en pensant à Dieu et aux autres. Il est aussi important de porter une attention particulière à ceux qui sont loin, isolés du mystère de la foi : les visiter, leur écrire un mot. Car Dieu se donne à tous.

Propos recueillis par Isabelle Demangeat

Texte de la préface du 1er dimanche de l’Avent au 16 décembre
« Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Car il est déjà venu, en prenant la condition des hommes, pour accomplir l’éternel dessein de ton amour et nous ouvrir le chemin du Salut ; il viendra de nouveau, revêtu de sa gloire, afin que nous possédions dans la pleine lumière les biens que tu nous as promis et que nous attendons en veillant dans la foi. C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire, en chantant (disant) d’une seule voix : Saint !... »