L’édito de Mgr de Sinety du 7 novembre 2019

« Les sorcières et le néo-paganisme qui reviennent au galop, la loi du plus fort élevée en modèle… Dans une société qui, devant les flammes de Notre-Dame, se croyait encore issue de la foi chrétienne, de la sagesse grecque et du droit romain… ». À écouter cette semaine : “L’internationale de l’ânerie”, la chronique de Mgr Benoist de Sinety, vicaire général, au micro de RCF.

« Sorcières de tous les pays, unissons-nous » : c’est l’appel du 4 novembre auquel, avouons-le, nul n’aurait prêté le moindre intérêt s’il n’avait été relayé par une secrétaire d’État en exercice et quelques figures du showbiz toujours à l’affut de parfaire leur bronzage sous les lampes des projecteurs de télé.
Il faut dire que l’enjeu pour les signataires est d’importance : réhabiliter ces dizaines de milliers de femmes persécutées, exécutées, pourchassées, au long des siècles… voilà un travail à la mesure de la vie politique actuelle !

A côté de cette perspective enivrante plus rien n’a d’importance : au diable (c’est le cas de le dire) les chômeurs, les migrants, les petits, les sans-grades ! Oui, concentrons-nous et convoquons le monde sur cet objectif ultime de la conscience française : il faut réhabiliter les sorcières.

Dans les heures qui suivent, une chroniqueuse dont j’ai oublié le nom jugeait utile depuis un plateau de télévision de reprocher à une mère célibataire de deux enfants et au SMIC, d’avoir mal travaillée à l’école et d’avoir fait l’erreur de divorcer. Expliquant qu’à un moment donné, il faut que les gens assument la conséquence de leurs actes… Certes, elle s’excusera quelques heures plus tard de ce dérapage très contrôlé où se révèle la beauté à venir d’une société ultra libérale.

Les sorcières et le néo-paganisme qui reviennent au galop, la loi du plus fort élevée en modèle… Dans une société qui, devant les flammes de Notre-Dame, se croyait encore issue de la foi chrétienne, de la sagesse grecque et du droit romain…

Et puis en vis-à-vis, il y a ce jeune afghan de 26 ans qui après huit années en Allemagne à demander en vain un droit de séjour, est arrivé en France. Chemin faisant le voici recueilli par une paroisse catholique à la frontière entre nos deux pays. Il y est si bien reçu qu’il y demande le baptême.

Et le comble, figurez-vous c’est qu’il l’obtient : Dieu est décidément moins avare de donner ce qu’il a, que nombre d’entre nous de partager ce qui nous est confié ! Le voici donc, baptisé, en France, et susceptible d’en être expulsé car l’Afghanistan est désormais considéré par nos fins limiers législateurs, comme un pays sûr.

Pas un d’entre eux n’y enverrait son enfant en vacances, et d’ailleurs le Quai d’Orsay continue de nous déconseiller d’y aller dépenser nos euros. Mais pour lui, pas de problème : et le fait qu’il risque de s’y faire égorger du fait de son baptême n’y change rien. L’Afghanistan est un pays tranquille où tout homme peut vivre sa foi librement…

C’est quand même pas sorcier : et puis de toute façon c’est bien de sa faute, s’il ne voulait pas risquer sa vie, il n’avait qu’à pas se faire baptiser !

Il y a des jours où on aurait un peu envie de pleurer. Mais ce qui est bien, lorsqu’on croit en Jésus, c’est qu’on sait que la prière est dans ce cas le lieu où nos colères se transforment en Espérance, et que d’une manière ou d’une autre, la victoire sur le mal, et donc sur la bêtise, est toujours certaine !

Chroniques de Mgr Benoist de Sinety sur RCF

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