L’Église se doit d’éclairer les chrétiens

Paris Notre-Dame du 21 juin 2018

Le 21 avril dernier, le pape François nommait cinq nouveaux consulteurs au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Parmi ces cinq entrants, trois femmes, dont Laetitia Calmeyn, vierge consacrée et professeur au Collège des Bernardins. Elle nous explique le rôle de cette institution, gardienne de la foi au sein de l’Église catholique.

Paris Notre-Dame – Vous venez de prêter serment comme consulteur au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Trois femmes y font leur entrée pour la première fois. C’est historique ?

© Laurence Faure

Laetitia Calmeyn – Oui, jusque-là il n’y avait quasiment que des prêtres, théologiens et canonistes, au sein du collège, composé de trente consulteurs. Les deux autres femmes nommées sont italiennes : Michelina Tenace, professeur de théologie à l’Université pontificale grégorienne et Linda Ghissoni, enseignante en droit canonique et sous-secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Nous serons appelés à nous réunir une ou deux fois par an, tous ensemble, et plus régulièrement par petits groupes afin de traiter de questions liées à la foi, la morale, l’anthropologie, etc. Si nous sommes régulièrement consultés, nous ne sommes jamais seuls à nous prononcer sur une question, cela se fait de façon collégiale, sous l’autorité du Préfet de la Congrégation et du pape.

P. N.-D. – Quel est le rôle de cette congrégation, l’ancien Saint-Office, dont Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, fut un des préfets ?

L. C. – Au sein de l’Église catholique, la Congrégation veille sur la doctrine de la foi, c’est-à-dire sur tout ce qui concerne la foi et les mœurs. Au service de l’unité de l’Église, elle est à la fois gardienne et promotrice de la foi. La Congrégation est garante de la foi de tous, et en particulier des petits, en évitant par exemple qu’ils ne s’égarent dans certaines doctrines. La promotion de la foi, elle, consiste à encourager les dicastères, les conférences épiscopales, les théologiens, à prendre en charge les questions que porte la culture contemporaine. Je pense en particulier à la théorie du genre, à l’intelligence artificielle, au transhumanisme, ou à toutes les questions de bioéthique. L’Église se doit d’éclairer les chrétiens mais aussi tous les hommes de bonne volonté sur ces questions. C’est une démarche missionnaire !

P. N.-D. – Quelles sont les thématiques récemment abordées par la Congrégation ?

L. C. – La Congrégation a publié, le 17 mai dernier, un document, Œconomicae et pecuniariae, sur la façon de gérer chrétiennement les finances. La foi chrétienne est une foi incarnée, elle interroge donc toutes les questions qui concernent notre humanité. Les instructions publiées par la Congrégation visent en effet à éclairer les consciences dans différents domaines : personnel, familial, social, religieux ou du point de vue des organismes politiques, économiques, etc. Un autre document a été publié en février dernier sur le Salut, Placuit Deo : qu’est-ce que le Salut ? Comment s’exprime-t-il explicitement dans la vie des chrétiens ? Nous sommes donc là dans un domaine plus immédiatement dogmatique. Mais dans le même temps, cela permet de voir combien le dogme est concret et retentit immédiatement dans nos vies quotidiennes.

Propos recueillis par Priscilia de Selve

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