« Je suis avec toi pour te sauver… »

Paris Notre-Dame du 16 avril 2020

La pandémie qui frappe le monde et la France nous oblige à imaginer d’autres formes d’initiatives pastorales. Elle soulève beaucoup d’interrogations sur la façon de maintenir le lien entre nous, de rester présent auprès des plus fragiles… Elle pose aussi la question de Dieu. Afin de nous aider dans ce temps éprouvant, nous avons décidé d’ouvrir cette page à des prêtres de Paris, afin qu’ils puissent nous nourrir de leurs réflexions.

Le P. Benoît Aubert est vicaire épiscopal pour la pastorale des Jeunes Adultes.
© Isabelle Demangeat

Après un moment difficile passé à l’hôpital pour accompagner un paroissien, je me suis plongé dans la Bible et j’ai goûté avec une grande joie cette parole du livre de Jérémie : « Jacob reviendra, il sera en sécurité, tranquille, sans personne qui l’inquiète, car je suis avec toi pour te sauver – oracle du Seigneur » (Jr 30, 10-11). Qu’il est bon de laisser raisonner en nous, particulièrement pendant ces temps difficiles, toutes ces pro¬messes que Dieu fait à ses enfants et qu’il nous dévoile dans les textes bibliques. « Je suis avec toi pour te sauver ». Je prie Dieu pour que tous nous fassions l’expérience de sa présence à nos côtés et de son Salut.
Une question se pose immédiatement à nous : comment pouvons-nous faire l’expérience de son Salut ? Je vous propose cet exercice spirituel assez simple à mettre en place, peut-être plus difficile à tenir dans la durée. Nous savons que l’hymne des complies reprend les paroles du vieillard Syméon quand il se retrouve face à face avec l’enfant Jésus dans le Temple de Jérusalem : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le Salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël » (Lc 2, 29-32). L’exercice spirituel est le suivant : prendre un temps, chaque jour, pour se demander, après avoir supplié l’aide de l’Esprit Saint, quand ai-je fait l’expérience de Dieu dans les dernières vingt-quatre heures et quand ai-je été témoin de l’œuvre du salut de Dieu dans ma vie ou dans celle d’un de mes proches ? Et après un bon moment de silence, je reprends les paroles de Syméon, reconnaissant vis-à-vis de Dieu pour ce qu’il ne cesse de faire dans chacune de nos vies, pour ce Salut dont j’ai été le témoin.
Ces jours derniers, j’ai pu donner le sacrement des malades à un paroissien, gravement malade. Je lui demandais s’il souhaitait prier pour quelqu’un en particulier. Il me répondit : « pour mon petit-fils qui est lourdement handicapé ». Ensuite, je lui ai demandé s’il avait un message pour sa femme, qui ne pouvait pas se déplacer pour venir le voir par mesure de sécurité. Il me dit : « dites-lui que je l’aime ». Le soir même, en relisant ma journée, j’ai été impressionné par l’attitude de cet homme qui était complètement tourné vers ceux qu’il aime plutôt que de penser à lui. Un tel témoignage était pour moi la marque du salut de Dieu qui est à l’œuvre dans le cœur de cet homme et j’en rendis grâce à Dieu : « mes yeux ont vu le Salut ».
En parlant de cette expérience de salut de Dieu et aussi de sa présence et de son amour, le pape François nous invite à invoquer l’Esprit Saint : « Invoque chaque jour l’Esprit Saint, pour qu’il renouvelle constamment en toi l’expérience de la grande nouvelle. Pourquoi ne pas le faire ? Tu ne perds rien et il peut changer ta vie, il peut l’éclairer et lui donner une meilleure direction. » (Christus Vivit, n°131). Vivons cette expérience du kérygme, écoutons encore et encore la « grande nouvelle » (Dieu est Amour – le Christ te sauve – Il vit), laissons-nous transformer et devenir meilleur.

P. Benoît Aubert

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