Série Laudato si’ : s’émerveiller (1/4)

Dans une conférence donnée le 1er septembre, journée de prière pour la création, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, relevait 4 attitudes auxquelles le pape François nous invite dans son encyclique.

La première de ces attitudes, c’est l’émerveillement. Le pape nous invite à renouveler sans cesse un regard d’émerveillement sur le cosmos, sur le cosmos habité par les êtres humains que nous sommes, si nombreux soient-ils. Il y a des tas de citations possibles, j’en glane quelques-unes : § 12 : « Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange. ». On peut vivre toutes ces questions de développement et d’écologie stimulé par la peur, la peur de manquer, la peur de voir tout se détruire. Essayons que notre premier moteur soit l’émerveillement devant la richesse, la variété, les ressources qui nous sont offertes. Ne soyons pas seulement accablés par les problèmes, mais sachons nous réjouir.

Une phrase encore plus significative au § 77 : « Chaque créature est l’objet de la tendresse du Père, qui lui donne une place dans le monde. Même la vie éphémère de l’être le plus insignifiant est l’objet de son amour, et, en ces peu de secondes de son existence, [Dieu] l’entoure de son affection. ». Cette phrase nous donne une sorte de spiritualité possible de notre regard sur le monde qui nous entoure, en particulier sur la variété des êtres vivants. Quand le pape parle des êtres qui vivent quelques instants à peine, il pense à certains insectes. On peut aussi regarder, à partir de là, un être humain qui vivrait très peu de temps d’années, ou même de jours. Nous, chrétiens, nous osons regarder tout être vivant, tout objet de ce cosmos, porté par la tendresse du Père et nous disant quelque chose de la bonté de Dieu. Entrer profondément dans cette attitude demande un certain changement de notre regard, ou en tout cas, demande que nous veillions à garder toujours ce regard émerveillé.

De cela, le pape tire, un peu plus loin, § 84 : « Tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu ». À travers le cosmos qui nous entoure, nous pouvons reconnaître quelque chose de l’amour de Dieu pour nous, de l’amour de Dieu pour les hommes, et, en particulier, nous pouvons reconnaître la confiance qu’il nous fait parce qu’il nous donne une certaine responsabilité à l’égard de tous ces êtres.

Nous, hommes du XXIe siècle, par rapport à beaucoup de nos prédécesseurs dans l’histoire de l’humanité, faisons l’expérience de notre incroyable emprise sur l’univers.
(…)

Précisément, à cause de cela, il est très important que nous cultivions un regard d’émerveillement, que nous ne regardions pas le cosmos uniquement comme un ensemble de ressources pour nous nourrir, pour nous protéger, pour nous procurer du confort, pour nous procurer des sensations, fussent-elles esthétiques, selon la gamme la plus large. Il faut que nous apprenions un émerveillement plus gratuit. Il y a là certainement une grande responsabilité à l’égard des jeunes générations et de leur éducation. Comment peut-on regarder des animaux, des plantes, pour la joie de les regarder ? Avant même d’être très savants, de les ranger dans un livre, de les classer dans toutes sortes de systèmes, commençons par nous émerveiller tout simplement.

Pour aller plus loin
 Lire l’intégralité de la conférence de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.
 Lire l’encyclique Laudato si’ du pape François sur le site du Vatican.
 Découvrir le dossier “Paris Climat 2015 : le Diocèse de Paris se mobilise”.
 Retrouver les 4 attitudes à laquelle le pape François invite par son encyclique sur le carnet “Vivre l’encyclique Laudato si’”.

Écologie : notre responsabilité commune envers l’humanité