« Le Denier est la ressource de nos communautés »

Paris Notre-Dame du 19 décembre 2019

Alors que la Conférence des évêques de France lance sa campagne de fin d’année pour le Denier, Christophe Rousselot, directeur du développement des ressources financières du diocèse de Paris, fait le point sur l’évolution de la collecte à Paris, pour l’année 2019.

Christophe Rousselot, directeur du développement des ressources financières du diocèse de Paris.
© D.R.

Paris Notre-Dame – Alors que la Conférence des évêques de France a fait état, le 4 décembre, d’un Denier en baisse depuis 2017, quelle est l’évolution de la collecte à Paris, en 2019 ?

Christophe Rousselot – Pour le diocèse, la tendance annuelle de la collecte totale de dons est en hausse de 1,2 % entre la fin du mois de novembre 2018 et fin novembre 2019. En revanche, le nombre de donateurs à Paris décroît, - 8 % en cinq ans. Pour autant, le nombre de pratiquants réguliers n’a pas baissé à Paris. Mais la cherté du foncier dans la capitale pousse beaucoup de jeunes familles à quitter Paris plus tôt, souvent dès le premier enfant. En outre, de nouvelles études réalisées par la Ville de Paris montrent que la population décroît dans certains arrondissements de la capitale, de 1 à 2 %, et que ce phénomène va s’amplifier. Nous prenons acte de ce fait : des donateurs quittent Paris. Quant aux nouveaux habitants chrétiens, plus mobiles, de passage à Paris pour raisons touristiques ou professionnelles, ils sont plus difficiles à associer à une vie paroissiale.

P. N.-D. – Faut-il alors « réinventer » le don en 2020 ?

C. R. – Nous travaillons plutôt à « réinventer » le canal de collecte de dons, pour qu’il soit le plus proche possible des donateurs actifs ou potentiels. Ces derniers sont souvent convaincus de la nécessité de contribuer financièrement à la vie de l’Église. Mais s’ils n’ont pas les moyens de le faire à l’instant « t », par exemple à la sortie de la messe, ils prendront rarement le temps de se renseigner pour savoir comment donner. La tranche des trentenaires et quarantenaires, très nombreux dans les églises parisiennes, correspond à ce profil. Nous souhaitons simplement permettre aux fidèles de faire le don qu’ils souhaitent selon les usages contemporains. C’est une très bonne opportunité d’opérer, pour les paroisses, une transition vers la dématérialisation. C’est déjà ce qui se passe dans une quarantaine de paroisses depuis un à deux ans, qui mettent à disposition des terminaux de paiement électronique, plusieurs fois dans l’année, pour collecter le Denier. Objectif : inviter les donateurs réguliers à renouveler facilement leur contribution, et se manifester aux nouveaux donateurs. Comme lors de notre opération test cet hiver, avec des triporteurs offrant une boisson chaude.

P. N.-D. – Quel est l’enjeu de la collecte, en cette fin d’année 2019 ?

C. R. – La diversité des besoins de chaque paroisse, couverts par le Denier à hauteur de 36 % [1], ne manque pas, du traitement des prêtres aux charges quotidiennes de fonctionnement de l’église ou des locaux. À Paris, le Denier est collecté par et pour les paroisses elles-mêmes – hors prélèvement de 3,5 % par le diocèse. Cette collecte est réellement la ressource de la communauté qui profite des services de la paroisse et qui la finance. Et la fin d’année est déterminante. Sur novembre et décembre, l’ensemble des paroisses récolte 40 % de la collecte totale annuelle du Denier, soit environ 25 millions d’euros. L’enjeu de fond est bien sûr de contribuer concrètement à la vitalité de nos paroisses et de prendre conscience de notre responsabilité personnelle dans cette participation, en ayant à l’esprit que le don aux œuvres n’est pas le don à l’Église. Plus que jamais, chacun sans exception est concerné, modeste ou fortuné, jeune ou âgé.

Propos recueillis par Laurence Faure@LauFaur

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[1Hors legs et donations, quête, don divers, offrandes de messes...

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