Le Patriarcat de Moscou et l’Église russe hors-frontières

De passage à Moscou, l’archevêque Marc (Arndt) de l’Église orthodoxe russe hors-frontières a donné l’interview suivante, que nous reproduisons intégralement précédée par l’introduction du Père Abbé du monastère Sretensky :
« Cette année, notre Église commémore le dixième anniversaire d’un événement très important : la réunion de ses deux branches : le Patriarcat de Moscou et l’Église russe hors-frontières. L’acte de communion canonique a été signé en mai 2007, le jour de la fête de l’Ascension du Seigneur. L’archevêque de Berlin et d’Allemagne Marc (Arndt), qui a fait beaucoup pour que la division de l’Église russe soit surmontée, évoque dans une interview l’expérience résultant de l’unité de l’Église pendant ces dix années, ce que signifie pour nous tous la vénération des néomartyrs, les événements et les processus ayant rendu possible la réunification ».

De passage à Moscou, l’archevêque Marc (Arndt) de l’Église orthodoxe russe hors-frontières a donné l’interview suivante, que nous reproduisons intégralement précédée par l’introduction du Père Abbé du monastère Sretensky :

« Cette année, notre Église commémore le dixième anniversaire d’un événement très important : la réunion de ses deux branches : le Patriarcat de Moscou et l’Église russe hors-frontières. L’acte de communion canonique a été signé en mai 2007, le jour de la fête de l’Ascension du Seigneur. Et la fête de l’Ascension de cette année sera particulière au monastère Sretensky : en ce jour sera consacrée la nouvelle église du monastère, dédiée aux nouveaux martyrs et confesseurs de l’Église russe.

L’archevêque de Berlin et d’Allemagne Marc (Arndt), qui a fait beaucoup pour que la division de l’Église russe soit surmontée, évoque dans une interview l’expérience résultant de l’unité de l’Église pendant ces dix années, ce que signifie pour nous tous la vénération des néomartyrs, les événements et les processus ayant rendu possible la réunification ».

Monseigneur, en tant que participant direct au processus de réunification des deux branches de l’Église russe – le Patriarcat de Moscou et l’Église orthodoxe russe à l’étranger – comment évaluez-vous ces événements après que dix années se soient passées ?

Cela était nécessaire et juste. Nous avons toujours su que cela était nécessaire et, maintenant, nous n’avons pas changé d’opinion. L’Église russe hors-frontières ne s’est jamais considérée comme un organisme séparé, indépendant, elle s’est toujours perçue comme une partie de l’Église russe une. C’est ce qui figurait sur la première page de nos statuts. C’est précisément pourquoi nous n’avons canonisé les néomartyrs qu’en 1981. Des appels en ce sens avaient été formulés bien avant, mais nos pères avaient des doutes. Même le métropolite Anastase avait refusé la canonisation du saint et juste Jean de Cronstadt. Tous comprenaient qu’il fallait canoniser le père Jean, mais Mgr Anastase disait : « Nous ne voulons pas faire ce qui peut constituer une sorte de rupture entre les deux branches de l’Église russe. » Ce n’est que lorsqu’il nous a semblé que le pouvoir soviétique serait éternel, que rien ne changerait, tandis que l’Église en URSS n’était pas libre d’exprimer sa volonté, c’est alors que nous avons commencé à canoniser, graduellement : d’abord Saint Jean de Cronstadt, puis Saint Germain d’Alaska, Sainte Xénia de Saint-Pétersbourg… et enfin les néomartyrs.

Les martyrs impériaux ?

Tous, toute l’assemblée des néomartyrs, dont les martyrs impériaux, non pas séparément, non pas en premier lieu. Cette retenue montre que nous n’avons jamais voulu nous séparer. On nous a demandé alors : pourquoi donc ne vous choisissez-vous pas un patriarche ? Ou : pourquoi célébrez-vous en slavon, en allemand et en français, et non en russe ?

En fait, nous ne voulions rien créer de nouveau. Peut-être était-ce là une sorte de psychologie d’autoprotection, mais il était important de garder la tradition. Nous nous sommes efforcés de ne rien faire qui pouvait nous diviser. Et Dieu soit loué, il n’y eut pas chez nous de phénomènes comme les « rénovés » [schisme moderniste surgi après la Révolution, ndt], les prêtres non canoniques mariés deux fois etc. Pour nous, cela était impensable. L’aspiration à l’unité de l’Église russe a toujours été présente chez nous. La réunification aurait pu se produire avant ; en fait, dès le début des années 1990, on aurait pu la commencer. Mais si nous y avions été prêts dans les années 1991-1992, nous aurions dû mener les négociations avec Denissenko [actuellement « primat » du « Patriarcat de Kiev », ndt], avec personne d’autre. Il était alors chargé de toutes les questions liées à l’étranger. Le Seigneur ne l’a pas permis.

Tous savaient qui il était et que l’on ne pouvait s’asseoir à la table des négociations avec un tel individu. Un certain processus purificateur était nécessaire, qui permettait d’agir d’une nouvelle façon. Lorsque les néomartyrs ont été canonisés lors de l’Assemblée des évêques à Moscou en l’an 2000, cela a ouvert les portes. Naturellement, cela était alors difficile, et il reste maintenant encore certains problèmes. Par exemple, il y a jusqu’à présent deux archevêques de Berlin et d’Allemagne. Mais, globalement, nos deux diocèses, qui couvrent le même territoire, croissent ensemble. Lentement, mais sûrement. Il y a une différence dans l’approche de la vie, les gens le ressentent, mais cela ne sort pas du cadre des différences habituelles. Un diocèse se distingue de l’autre, cela a toujours été ainsi.

Les différences qui existent entre nous concernent en partie la célébration liturgique, en partie les usages que nous avons hérités de nos pères. Nous, à l’étranger, sommes plus conservateurs qu’en Russie. Une communauté qui existe dans un environnement étranger, conserve avec plus de zèle ses particularités et ses traditions, tandis que chez eux [en Russie, ndt], les gens se développent et changent de façon naturelle. Nous sommes plus vulnérables, nous nous trouvons à la limite des civilisations, nous aspirons fortement à garder intact notre héritage. Bien avant la réunification, nous avons eu des rencontres et des contacts constructifs. Des clercs de Russie ont participé à certaines de nos manifestations, nos clercs se rencontraient et discutaient avec des clercs de Russie, et ils ont commencé à mieux se comprendre mutuellement, à voir que tout n’est pas comme on se le représente au loin. J’ai toujours été étonné par le fait que les Russes à l’étranger ont gardé leur amour envers la Russie : malgré toutes les séparations et les frontières, cela s’est toujours trouvé à la première place pour eux. Aussi, nous séparer de l’Église russe, de la tradition des pères, cela était inimaginable. Ensuite sont apparus des « zélotes », le plus souvent des convertis récents, particulièrement en Amérique : « Non, non, nous seuls avons raison, et là-bas, en Russie, il n’y a aucune vérité. » Ils repoussaient tout ce qu’il y avait au Patriarcat de Moscou. Ils ne remarquaient que ce qu’il y avait de négatif, ils ne parlaient que de l’œcuménisme. Et là, je pense, nombreux sont parmi nous ceux qui se sont repris et ont compris qu’il fallait agir.

Dieu nous a épargné d’en venir au rejet complet [du Patriarcat de Moscou, ndt], cette blessure serait restée incurable ensuite. Il est rare, dans l’histoire de l’Église, qu’un schisme soit guéri. Nous étions séparés administrativement, il n’y avait pas de schisme, il n’y en avait pas même les symptômes, mais il y avait un risque que ceux-ci se manifestent, ce risque venait de gens qui n’étaient pas liés à la Russie, qui ne ressentaient pas envers elle l’amour que lui portaient les anciens émigrés.

Si l’on considère le processus même de la réunification, non du point de vue canonique, historique, mais spirituel – qu’est-ce qui de votre point de vue était plus difficile à surmonter chez des gens qui ont participé à tout cela, qui en portaient la responsabilité ? Et quelle expérience avez-vous acquise ? Avez-vous fait peut-être quelque découverte ?

Nous ressentons qu’il y a une différence sérieuse entre les clercs et laïcs qui se trouvent des deux côtés de la frontière. C’est normal, car nous sommes passés par une voie différente et avons acquis également une expérience différente. Une expérience qui, malheureusement, n’est pas toujours transmise. Je rencontre parfois des jeunes gens qui ne savent déjà plus ce qu’est « le délégué » du gouvernement [qui surveillait et dirigeait de facto toute communauté religieuse du temps de l’URSS, ndt]. Et autres choses semblables. Et, naturellement, on ne peut attendre que quelqu’un ici, en Russie, profite de notre expérience, ou que quelqu’un, chez nous, partage la vôtre : nous vivons dans des conditions, des circonstances différentes. Au début, lorsque nous vivions dans la vie locale, cela était très difficile. Le Patriarcat de Moscou participait alors activement aux rencontres œcuméniques, et c’était pour nous tout simplement inacceptable. Ensuite, beaucoup de choses sont devenues plus compréhensibles et faciles, mais il y a encore maintenant beaucoup de choses que nous ne comprenons pas. Il n’y a dans ma famille aucun orthodoxe, si ce n’est moi-même. Vous vivez entourés par des orthodoxes, même s’ils sont fictifs ou potentiels, mais ce n’est pas notre cas. Cela crée une toute autre configuration dans laquelle se développe la vie de l’homme. Notre attitude envers l’œcuménisme est fortement négative parce que nous vivons aux côtés des hétérodoxes, des hérétiques.

Il y a encore la question de la sainte Communion : en Occident, dans l’émigration russe, la tradition de communier plus souvent est apparue plus tôt qu’ici, en Russie. L’Église de Moscou a conservé pendant des années, et peut-être le fait-elle en partie encore aujourd’hui les traditions du XIXe siècle. Nous qui vivons hors de Russie, avons plus ressenti ce qui s’est produit en Occident, nous avons vu comme le catholicisme et le protestantisme se décomposent. Nous comprenons que nous n’avons pas besoin de cela. Beaucoup de choses chez nous se passent autrement. Cela, pour nous, par exemple, est absolument inhabituel : il y a en Russie une très forte centralisation. Les Russes, en général, y sont plus enclins que les autres peuples. Nous avons tous un esprit de liberté. Chez nous, chaque diocèse a vraiment sa personnalité, son caractère, son autonomie, nous ressentons très fortement que nous n’avons aucun pouvoir central. Il est impensable que dans mon diocèse quelque métropolite vienne sans mon autorisation. Cette liberté donne une impulsion à la créativité, à la pensée créatrice. Nous n’attendons pas que quelqu’un nous dicte depuis Moscou ce que nous devons faire. Nous décidons nous-mêmes.

Mais malgré tout, l’expérience de la vie ecclésiale dans la Russie contemporaine post-soviétique a-t-elle été utile pour vous – je veux dire pour l’Église hors-frontières ?

Absolument. En premier lieu, la raison pour laquelle je suis ici [à Moscou ndt] aujourd’hui – la conférence inter-conciliaire – était la proposition des clercs de l’Église hors-frontières, et cela a été adopté. C’est important ! C’est précisément le signe de notre conciliarité. C’est l’exemple éclatant que l’Église peut se développer dans des conditions d’une liberté relative. Mais je pense que toute liberté est toujours relative. Bien sûr, nous sommes aussi liés par nos habitudes et nos traditions, mais l’Église devient plus forte lorsque les questions brûlantes de la vie ecclésiale sont largement discutées, et ce, non seulement dans le cadre de l’Assemblée des évêques ou du Synode, mais aussi dans un cercle plus large. Cela pour nous, au moins sous cette forme, était impensable à l’étranger : nous vivons trop loin les uns des autres. Mais il y a toujours eu chez nous un contact plus étroit entre l’évêque et le peuple. Ici [en Russie, ndt], je rencontre souvent l’isolement des évêques. Chez nous, normalement, lorsque l’évêque vient à la fête patronale dans une paroisse éloignée, il déjeune avec les paroissiens et non pas séparément, il leur parle de la vie ecclésiale, de ce dont il s’occupe au moment présent, il répond aux questions – c’est un contact réellement vivant. Et cela se produit dans toutes les paroisses qui ont leurs propres églises, et un local auprès de celle-ci où les paroissiens se rencontrent chaque dimanche après la Liturgie et communiquent entre eux.

Nous avions une idée absolument confuse du mode de fonctionnement de la vie paroissiale en Russie, et, généralement, de son peuple. Nous sommes éduqués par ce peuple russe qui est parti de Russie, les descendants des émigrés qui étaient des gens absolument différents, ils parlaient même différemment. Il est très important d’observer comment ont surgi et surgissent de nouvelles paroisses durant les vingt dernières années, non pas seulement la construction des édifices, mais la construction des paroisses, c’est-à-dire un d’organismes vivants où un contact direct est possible. Ce n’est pas toujours et partout réussi, mais il y a des exemples intéressants, et c’est un phénomène sain qui influe sur notre vie commune.

L’Église à l’étranger a canonisé plus tôt que nous les néomartyrs, elle a commencé à peindre leurs icônes. Monseigneur, comment évaluez-vous la vénération des néomartyrs dans la Russie contemporaine ? Cette vénération était-elle attendue par vous ?

Je l’attendais. J’ai compris dès le début des années 1990 que cette vénération existait déjà dans le peuple. Nous avons longuement hésité à procéder à la canonisation, mais nous recevions constamment des nouvelles dans ce sens, voire même des appels de Russie – et sur cette base, nous les avons canonisés. Aussi, la vénération des néomartyrs en Russie ne m’étonne pas. Elle progresse, peut-être plus lentement que chez nous. En son temps, nous nous sommes appuyés sur les documents que l’on pouvait trouver. Or, la source la plus fondamentale pour la canonisation était les journaux soviétiques où l’on communiquait sur les jugements et les exécutions du clergé. En ce qui concerne deux personnes qui ont servi la Famille impériale, on ignorait s’ils étaient orthodoxes (pour l’une d’entre elles, il est exact qu’elle ne l’était pas, pour ce qui concerne l’autre, les doutent subsistent). Et là, vérifier le cas de chacun scrupuleusement… Cela mène parfois à l’absurdité.

Nous considérons qu’il est suffisant que la personne ait été exécutée, qu’elle ait prouvé par son sang qu’elle était chrétienne. L’approche peut être différente, mais je me réjouis du fait que, lors des Assemblées épiscopales, on insiste sur la nécessité d’approfondir la vénération des néomartyrs, qu’on écrit beaucoup en Russie à leur sujet, que l’on édite des livres et des périodiques qui leurs sont dédiés. C’est juste, c’est seulement sur ce fondement que nous pouvons construire l’avenir de l’Église – en se souvenant de ses martyrs.

Nous nous rencontrons avec vous sur un lieu où ont souffert de nombreux chrétiens. Que signifie pour vous la naissance de ce lieu saint, à savoir l’église dédiée aux nouveaux martyrs et confesseurs, dans le centre de Moscou [auprès du monastère Sretensky, ndt]. Cela est-il important pour toute notre Église réunie ?

Je pense que cela nous unit. Et sur un lieu terrible comme le « polygone » de Boutovo, où ont péri des dizaines de milliers de chrétiens, une église est indispensable. En Russie, le Seigneur a fait que le passage de la dictature à la démocratie soit plus doux que chez nous en Allemagne. Cela s’y est produit après la Seconde Guerre mondiale de façon tragique, brutale et très douloureuse (et Dieu soit loué que cela se soit produit), tandis qu’ici tout se passe très, très lentement. En fait, vous vivez jusqu’à maintenant au milieu de gens qui ont participé à toutes ces exécutions, qui ont persécuté l’Église. Et cela n’est pas dépassé, même pas au niveau symbolique : sur la Place Rouge se trouve encore dans le mausolée le cadavre du bourreau. C’est pourquoi un signe est très nécessaire. Afin de vaincre cette saleté, l’expulser du peuple. Nous soulevons souvent cette question aussi lors des Assemblées épiscopales et nous entendons les arguments suivants en guise de réponse : « Oui, mais il faut être ici très prudent, il faut se rappeler que nombreux sont ceux qui sont encore vivants… » Faut-il le faire ou non ? C’est une grande question. Je suis reconnaissant à Dieu qu’en Allemagne on se soit orienté de façon aussi décisive. Peut-être, il m’est plus facile d’être reconnaissant parce que ma famille n’était pas liée à ce mal. Mais j’ai vu comment peuvent se développer tragiquement les événements, si cette opération chirurgicale n’est pas faite au bon moment, par exemple en Yougoslavie. Je connaissais très bien la Yougoslavie, elle m’était toujours proche, je m’y rendais souvent, c’était l’unique pays socialiste où je pouvais aller. Et tout ce qui s’y est produit : les guerres, l’écroulement du pays est le résultat de ce que, au temps de Tito, on ne pouvait dire la vérité sur la Seconde Guerre mondiale, on la passait sous silence, et tous les conflits étaient enterrés, mais après, malgré tout, tout a resurgi à la surface et a amené à des conséquences tragiques. Il faut tout faire en son temps.

Pour nos paroissiens, il est particulièrement important que nous puissions venir ici, vénérer les saintes reliques, les saints lieux. Nous en rêvions depuis tant d’années… On ne pouvait même pas en rêver. J’ai été élevé sur le fondement du patericon de la Laure des Grottes de Kiev, mais je ne pouvais même pas penser que je viendrai un jour à Kiev. Lorsque je me suis trouvé à Novgorod pour la première fois et que j’ai pu entrer à Sainte-Sophie pour vénérer les reliques de saint Nicétas de Novgorod, j’en suis venu aux larmes. C’est sur le Mont Athos que j’ai fait connaissance des moines de Russie : c’est là qu’étaient venus, dans les années 1960, les tout premiers moines, et ces rencontres étaient les premières semences pour un futur rapprochement. C’était important. En effet, beaucoup d’émigrés ne comprenaient tout simplement pas ce qui se produisait ici. Cela, malheureusement, a particulièrement affecté l’Amérique du Sud qui, après la réunification, est allée tout entière dans le schisme. Il y a là-bas peu de paroisses, de nombreux clercs se représentent les choses telles qu’elles étaient il y a quarante ans, ils connaissent mal ce qui s’est produit ici et ce qui se produit maintenant, et ils ont mené les gens au schisme. Lorsque le prêtre s’engage dans le schisme, où va le peuple ? Surtout si, à cinquante kilomètres aux alentours, il n’y a plus une seule église… C’est terrible. C’est le plus difficile pour nous, les gens qui sont partis dans le schisme.

Mais est-il arrivé que certains d’entre eux qui au début n’ont pas accepté la réunification, ont compris ensuite qu’ils commettaient une erreur ?
Il y en a, Dieu soit loué.

Qu’est-ce qui influe dans ce cas sur l’attitude des gens ?

Ils changent d’attitude, probablement, parce qu’ils voient que « le pouvoir soviétique » et le Patriarcat de Moscou ne nous ont pas engloutis. Or ils disaient : Ils vont venir chez nous, tout prendre entre leurs mains, ils changeront tout, ils établiront leurs propres règles. Non, Dieu soit loué, nous vivons tranquillement.
Source orthodoxie- mai 2017

Note : L’église russe hors-frontières est évidemment une des conséquences de la Révolution russe et elle est née en Serbie où de nombreux hiérarques et prêtres russes en exil avaient été très bien accueillis et s’étaient réunis en synode en1920 pour gérer la situation des églises russes à l’étranger. Ce synode, dit " synode de Karlovts y " du nom du lieu où il s’est tenu, était légitime et suppléait en quelque sorte à l’autorité du patriarche Tikhon de Moscou qui se trouvait presque prisonnier du pouvoir soviétique. Toutefois une majorité des participants (dont le président de l’Assemblée, le métropolite Antoine) outrepassant les limites du pouvoir du synode, ont donné libre cours à leur passion royaliste et ont fait voté un texte en ce sens qui a été à l’origine de la coupure avec le patriarcat de Moscou.
Certains des membres néanmoins se sont fortement opposés non seulement au texte mais au fait même de le proposer et sont restés fidèles au patriarche Tikhon. Parmi eux il faut citer Mgr Euloge (Guéorguievsky), fondateur de l’Archevêché russe en France et en Europe occidentale

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