Le Seigneur, gloire enfuie ?

Paris Notre-Dame du 4 avril 2019

C’est le thème de la cinquième conférence de Carême donnée le dimanche 7 avril à 16h30 à Notre-Dame de Paris. « Il avait disparu de devant eux », précise le conférencier, le P. Guillaume de Menthière, théologien et curé de N.-D. de l’Assomption de Passy (16e), qui s’appuie sur l’épisode des pèlerins d’Emmaüs. Elma, catéchumène de 28 ans, offre son regard sur ce thème.

Rembrandt, "Le Souper à Emmaüs", Musée Jacquemart- André, Paris.
© D.R.

Paris Notre-Dame – Il est question ici de la sensation d’absence de Dieu. Avez-vous déjà ressenti cette absence ?

Elma – J’ai vécu des moments très difficiles dans ma vie : mon père est mort quand j’avais 20 ans, l’un de mes compagnons a abusé de moi… Pendant ces moments, il était difficile de remarquer la présence de Dieu à mes côtés. Je me suis rendu compte, a posteriori que, pour m’aider à franchir ces passages chaotiques, il avait mis ce que j’appelle des “bâtons”, des “piliers”, des personnes pour me soutenir. Par elles, il était présent.

P. N.-D. – Justement, comment ressentez-vous la présence de Dieu qui n’est pas une présence palpable ?

E. – Je la comparerais à l’air que nous respirons. Nous ne le ressentons pas. Pourtant il est là, il nous fait vivre. Mes parents ont refusé de me faire baptiser, enfant. Et pourtant, ils m’ont retrouvée à l’âge de 7 ans dans une église en train d’apprendre et de réciter le Notre Père. Lorsque j’ai assisté, en mai 2017, à ma première messe, j’ai ressenti comme un tressaillement dans mes entrailles. C’était physique. Bien sûr, il y a des moments de combat spirituel où j’ai l’impression que Dieu n’écoute pas ma prière, que mon cœur est sec. Mais dans ces moments, je me raccroche aux marques de la présence de Dieu que j’ai pu observer au cours de mon histoire. Il a toujours été là pour moi . Pourquoi, alors, s’en irait-il ?

P. N.-D. – Le fait de recevoir, bientôt, les sacrements de l’initiation va-t-il changer, selon vous, la perception de la présence de Dieu ?

E. – Depuis que j’ai commencé mon catéchuménat, en septembre 2017, j’ai l’impression de me rapprocher de plus en plus de Dieu. Au début, Dieu, pour moi, était comme une autorité lointaine, supérieure, quelqu’un qui punit. Puis, j’ai commencé à le considérer comme une personne bienveillante. Et, peu à peu, il est devenu un ami proche. J’ai grande hâte, aujourd’hui, de faire corps avec lui, le jour où je recevrai, pour la première fois, la communion !

P. N.-D. – Comment, dès lors, envisagez-vous de vivre votre vie pour rejoindre Dieu ?

E. – Je ressens le besoin et l’envie de m’enraciner davantage dans ma foi et dans l’Église. On m’a parlé de la formation EVEN [École du Verbe éternel et nouveau, NDLR]. Me former afin de pouvoir, à mon tour, donner. Car j’ai beaucoup reçu. J’ai vécu de grandes épreuves. Mais elles me permettent aujourd’hui de mesurer la profondeur et la grandeur des petites joies du quotidien. Oui, des plus grands malheurs naissent les plus grandes joies.

Propos recueillis par Isabelle Demangeat

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