Les pèlerinages, « une mise en marche à l’appel de Dieu »

Paris Notre-Dame du 19 novembre 2020

Le P. Stéphane Gravereau est le nouveau directeur diocésain des pèlerinages. Si ceux-ci ont été suspendus avec le confinement, les projets ne manquent pas. L’occasion de rappeler le sens profond du pèlerinage.

Le P. Stéphane Gravereau est curé de St-Michel (17e) et responsable diocésain des pèlerinages.
© Agnès de Gélis

Paris Notre-Dame – Alors que tous les pèlerinages ont été suspendus, peut-on rappeler le sens de cet acte de foi pour un chrétien ?

P. Stéphane Gravereau – Il suffit de regarder le Christ lui-même. Pour annoncer l’Évangile à tous les hommes, Jésus a pris la route, il est allé en Judée, terre israélite ; en Galilée, lieu d’ouverture aux nations. En Galilée, il a touché des gens de la Décapole, des syrophéniciens… Dans la tradition juive, la migration est quelque chose d’important, comme nous le rappellent les épisodes d’Abraham et de Moïse. Tous deux ont reçu ce message de Dieu : « Quitte ton pays et va vers le pays que je t’indiquerai. » Sans plus de précisions, si ce n’est cette indication « où coulent le lait et le miel »… À partir de là, l’histoire biblique s’est inscrite dans ces migrations, nombreuses et parfois contraintes. Le pèlerinage est donc une mise en marche à l’appel de Dieu, qui doit se faire dans la confiance et dans la prière. C’est un appel à quitter non seulement sa maison, mais aussi des habitudes, des manières d’être, un confort de vie, vers un lieu qu’on ignore. Cela reste vrai aujourd’hui, même si le bureau des pèlerinages prend en charge toute l’organisation ! Mais on peut penser à ces pèlerins, qui au long des siècles, partaient à Jérusalem sans avoir une direction précise, ni le nombre de jours que cela allait prendre. Ce qui était le moteur de cette mise en route, et l’est encore aujourd’hui, c’était à la fois la confiance que l’on place en Dieu et le dialogue, la relation qu’on a avec lui.

P. N.-D. – Jean-Paul II disait du pèlerinage qu’il était l’attente de la rencontre avec le Christ, l’attente de la rencontre avec l’Église ?

S. G. – Oui, car le pèlerinage est une démarche d’Église, même si on est peu nombreux ou même seul. C’est toujours une démarche d’Église, qui doit se faire en Église. C’est le cas si on est accueilli dans des communautés religieuses, mais aussi par la vie sacramentelle que je reçois et que je vis au cours de ce pèlerinage. D’autant plus qu’au niveau d’un diocèse, c’est l’évêque qui en est le responsable et l’instigateur.

P. N.-D. – Les pèlerinages ont cessé depuis février en raison de la pandémie. Mais vous espérez pouvoir en lancer à nouveau à partir de janvier. Quelles sont les destinations programmées ?

S. G. – Le premier pèlerinage, si tout va bien, sera celui de Pontmain (Mayenne) les 30 et 31 janvier prochains, à l’occasion des 150 ans des apparitions de la Vierge. Les inscriptions sont déjà ouvertes (voir bas de page à gauche), car une des dominantes du pèlerinage, c’est l’espérance ! L’espérance, à la fois de vivre un moment d’Église, et de vivre une grâce spirituelle. Nous avons comme idée de proposer aux fidèles diocésains de redécouvrir notre France spirituelle, avec des pèlerinages dans des lieux un peu oubliés par la dévotion populaire : Pontmain donc, mais aussi N.D. de La Salette (Isère), N.D. du Laus (Hautes-Alpes), St-Maximin (Var)… Nous aurons également le pèlerinage à Lourdes (HautesPyrénées) avec l’Association des brancardiers et infirmières de l’Île-de-France (ABIIF) et les personnes malades et handicapées. Et à l’Ascension, il devrait y avoir un pèlerinage en Italie sur le mont Gargano et à San Giovanni Rotondo, lieu d’apparition de l’archange saint Michel. Saint Michel qui nous défend contre le mal et que nous pouvons prier en ce temps de la Covid19. Et puis à la Toussaint prochaine, nous organiserons le premier pèlerinage diocésain parisien à Medjugorge (Bosnie–Herzégovine), le lieu étant désormais autorisé aux pèlerinages. Ce sera un grand moment, et surtout l’occasion, je l’espère, d’une grande action de grâce pour être sorti de cette période compliquée.

Propos recueillis par Priscilia de Selve @Sarran39

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