Leurre et malheur du transhumanisme

Olivier Rey - 3 octobre 2018

Une critique du Père Laurent Stalla-Bourdillon : « Un livre de référence excellent sur le fond comme sur la forme par la qualité du texte d’Oliver Rey : précis, percutant, savoureux à lire, offrant une véritable délectation de l’esprit. »

« Que cache le « transhumanisme » ? Un programme, une propagande, une promesse, une projection ? Probablement tout à la fois. Olivier Rey propose un chemin de découverte de l’idéologie techno-commerciale de ce début de XXIème siècle : le bonheur humain par la technique. Un technique qui ne transforme plus le monde comme à l’ère industrielle, mais qui transforme l’homme lui-même. Ainsi, le bonheur d’un être humain serait-il enfin accessible moyennant son consentement à être « augmenté ». En trois chapitres très denses, Olivier Rey assume le questionnement critique de cette proposition, en demandant : s’il faut prendre le transhumanisme au sérieux, s’il n’y a pas quelques diminutions collatérales au projet d’augmenter l’humain, et enfin si la technique n’a pas dépossédé l’homme de son propre projet de développement intérieur ?

Le transhumanisme, explique Olivier Rey, est à prendre au sérieux non pour sa rhétorique de vendeurs de rêves, mais pour le projet de société qui est sous-jacent, au service d’un colossal marché couplant l’homme à la technologie. Il sert donc "non pas l’apothéose de l’humain, mais la régression vers l’infrahumain. " »

Points forts

 Un livre de référence excellent sur le fond comme sur la forme par la qualité du texte d’Oliver Rey : précis, percutant, savoureux à lire, offrant une véritable délectation de l’esprit. Sur le fond, une remarquable étude, ample et lucide sur la place du « progrès » dans les sociétés modernes, élaborée avec recul. Les références aux grandes figures de la philosophie des sciences permettent de mieux comprendre d’où vient la tentation transhumaniste.
 Par ailleurs, cette très puissante critique de l’idéologie de XXIème siècle commençant, évite l’opposition stérile entre technophile et technophobe, pour interroger le ressort de ses discours. L’irruption des sciences et techniques jusque dans le corps humain est-elle au bénéfice de l’être humain ? Olivier Rey démasque une vieille rhétorique en trois temps : d’abord l’affirmation d’une radicale, fascinante et prometteuse nouveauté, puis une mise en sourdine des effets du progrès comme s’il n’y avait rien de vraiment si nouveau, pour finir par l’affirmation que de toute façon, l’évolution des techniques est inévitable et s’imposera.

Source : www.culture-tops.fr

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