Méditer sur la Sainte Famille

Paris Notre-Dame du 26 décembre 2013

P. N.-D. - Quel est le sens de la fête de la Sainte Famille, célébrée le dimanche de décembre qui suit Noël ?

P. Gilles Morin, curé de N.-D. de Nazareth (15e).
© Céline Marcon

P. Gilles Morin – L’Église l’a instaurée en 1893 pour inviter les catholiques à méditer sur la Sainte Famille en tant que modèle de la vie familiale. Elle est composée de Jésus, le Saint par excellence, de Marie, l’Immaculée Conception et de Joseph, proclamé protecteur de l’Église universelle. Certes, c’est une famille particulière puisque le père n’est pas le géniteur, la mère est vierge et l’enfant est le Fils de Dieu. Elle est cependant exemplaire car elle nous reflète l’être même de Dieu. À l’instar de la Trinité, ces trois personnes forment une communauté d’amour qui vibre d’un seul cœur. Certes, elle est centrée sur Jésus mais chacun de ses membres garde bien sa richesse propre. La fête de la Sainte Famille est aussi une manière de présenter les familles unies comme un exemple à suivre, car leur communion témoigne sur notre terre de l’amour infini de Dieu pour les hommes.

P. N.-D. – En quoi la Sainte Famille peut-elle toucher les familles d’aujourd’hui ?

P. G. M. – Marie et Joseph ont façonné l’humanité de Jésus. Ils ressemblent aux parents d’aujourd’hui, leurs cœurs sont attachés à celui de leur enfant. La Bible nous révèle à quel point ils veillent sur lui. Dans un épisode, il est décrit leur forte inquiétude après avoir perdu Jésus, alors âgé de douze ans, à Jérusalem (Lc 2, 41-52). En même temps, leur vie est un beau témoignage de foi car elle montre une fidélité et une confiance à toute épreuve envers Dieu. Ils n’ont jamais repris leur « oui », à Dieu. Pourtant, leur famille a connu plusieurs difficultés entre les médisances du village autour de la maternité de Marie, la fuite en Égypte et les menaces de mort contre Jésus. C’est d’autant plus remarquable qu’ils ont prononcé leur « oui » en étant conscients des risques auxquels ils s’exposaient. Marie a dit son Fiat (terme latin qui signifie son adhésion totale) à l’archange Gabriel, lors de l’Annonciation (Lc 1, 26-38), en sachant bien qu’elle risquait d’être condamnée pour adultère. Quant à Joseph, dans chacun de ses trois songes, il a répondu « oui » à l’ange, sans chercher à discuter (Mt 1, 18-25 ; Mt 2, 13-15 ; Mt 2, 19-23). Une famille chrétienne d’aujourd’hui donne son Fiat à Dieu dans le sacrement de mariage : les époux se disent un « oui » définitif l’un à l’autre et aussi à Dieu, car leur amour les dépasse. Aujourd’hui, l’instabilité de la famille conduit malheureusement certaines personnes à la peur de dire un « oui » définitif. La beauté du mariage est justement de recevoir tout entier et pour la vie, celui ou celle que le Seigneur nous offre en cadeau, tout en acceptant une part d’inconnu. Il est impossible, en effet, de connaître parfaitement la personne que l’on aime. Il faut donc oser un Fiat plein d’amour, certes, mais aussi plein d’audace et de foi… comme Marie et Joseph. Chacun, quelle que soit la situation de sa famille, peut puiser de belles leçons dans la vie de la Sainte Famille. • Propos recueillis par Céline Marcon

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