Message du Père Jérôme Bascoul à l’inauguration de l’évènement « Cathedral illuminated » à Lichfield le 16 décembre 2019

Votre invitation fraternelle nous rappelle que les chrétiens dans leur diversité sont appelés par le Christ lui-même à constituer un seul corps visible : « afin que le monde croie ».

La Communion anglicane et l’Église catholique romaine sont dans leur troisième cycle de dialogue théologique (ARCIC III), les difficultés ne manquent pas, mais le dialogue institutionnel a récemment montré que nous pouvions dire ensemble, avec les luthériens, les méthodistes et les réformés, l’essentiel de notre foi en la justification par Dieu du pécheur par l’accueil de la grâce. Depuis longtemps nous pouvons nous réjouir de pouvoir prier ensemble, même si nous ne pouvons encore le faire par la communion eucharistique.

I- Reconnaissance
Merci Monsieur le Doyen de cette généreuse et belle initiative que vous avez prise d’honorer notre cathédrale de Notre-Dame de Paris en l’associant à l’illumination des splendeurs gothiques de votre cathédrale. Je représente ici notre archevêque Mgr Michel Aupetit, qui vous salue chaleureusement ; il est le témoin de la sollicitude de nombreuses personnes et institutions qui, de par le monde entier, manifestent leur sympathie et aident concrètement à la reconstruction de Notre-Dame. Merci à monsieur Peter Walker, aux techniciens qui mettent en œuvre ce projet. Merci encore aux ministres ordonnés, au personnel de la cathédrale et aux fidèles qui soutiennent ces initiatives et qui sont les pierres vivantes de votre Église.

II- Témoignage des pierres
Comme vous le rappeliez dans votre invitation nos cathédrales témoignent dans leur style même du rayonnement de notre foi chrétienne à travers toute l’Europe. Cette grammaire gothique appliquée à partir du douzième siècle à nos églises a su manifester l’unité de l’Église sans préjudice pour la diversité des cultures nationales émergentes.

III- Témoignage du verre
Le gothique voulait offrir de la luminosité, que la lumière extérieure transfigure les illustrations inscrites dans les larges verrières, pour servir à l’instruction des mystères pour tout le peuple de Dieu. C’est là que l’histoire dérape : en 1643 vos verrières furent les innocentes victimes de la Guerre civile. Au XVIIIe siècle, à Notre-Dame de Paris, les chanoines sacrifièrent à la mode d’éclaircissement des églises et firent détruire la plupart des vitraux médiévaux jugés trop obscurs pour les remplacer par des verres blancs avec bordures à fleurs de lys d’or sur fond d’azur.

IV- Transformations
Au XIXe siècle, le retour en grâce du style gothique permit la sauvegarde et l’embellissement de notre cathédrale par le génie créateur de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc qui, peut-être inspiré par Lichfield, avait prévu d’y dresser trois flèches, projet qu’il dut abandonner pour n’en dresser qu’une seule au-dessus du transept. Après le soin des pierres Viollet-le-Duc se lança dans un programme ambitieux de vitrerie et fit exécuter par les meilleurs artistes des verrières inspirées du Moyen Âge ainsi que de nombreuses grisailles. Après la seconde guerre mondiale le maître verrier Jacques le Chevallier créa pour les fenêtres hautes de notre cathédrale des compositions non figuratives.

Vous vous êtes emparé de cet héritage composite : médiéval, classique et contemporain pour servir votre installation « Cathedral illuminated ». Aujourd’hui les technologies modernes permettent ces projections lumineuses sur les murs de nos églises, qui ne sont plus des obstacles mais des écrans, pour dire de manière nouvelle le message ancien à nos contemporains.

V- « À l’image et à la ressemblance »
Cette seconde installation « À l’image et à la ressemblance » nous rappelle opportunément que nos églises sont des maisons de prière, destinées à abriter le peuple de Dieu rassemblé pour la « juste louange ». Combien d’hommes et de femmes sont venus en ce lieu pour y déposer un fardeau ou faire monter une action de grâce. Ces visages suspendus dans la nef rappellent ces innombrables pèlerins dont les prières se poursuivent jusqu’à nos jours. Nous sommes liés les uns aux autres et liés par les cieux, à l’image de ces rubans qui descendent de la voûte.

VI- Vers l’unité
Votre invitation fraternelle nous rappelle que les chrétiens dans leur diversité sont appelés par le Christ lui-même à constituer un seul corps visible : « afin que le monde croie ». La Communion anglicane et l’Église catholique romaine sont dans leur troisième cycle de dialogue théologique (ARCIC III), les difficultés ne manquent pas, mais le dialogue institutionnel a récemment montré que nous pouvions dire ensemble, avec les luthériens, les méthodistes et les réformés, l’essentiel de notre foi en la justification par Dieu du pécheur par l’accueil de la grâce. Depuis longtemps nous pouvons nous réjouir de pouvoir prier ensemble, même si nous ne pouvons encore le faire par la communion eucharistique.

VII- Vœux
Soyez encore remercié, M. le doyen pour votre invitation, que le Seigneur bénisse votre ministère ainsi que celui de votre évêque Mgr. Michael Ipgrave, le 99e évêque de Michfield, auquel il vous est donné de collaborer. Notre recteur de la cathédrale et doyen du chapitre de Notre-Dame, Mgr Patrick Chauvet, vous adresse ses salutations fraternelles et vous demande aussi vos prières pour que d’ici cinq ans nous puissions avoir la joie de vous accueillir dans notre cathédrale Notre-Dame de Paris.
P. Jérôme Bascoul, chanoine de Notre-Dame de Paris

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