Première visite du patriarche Bartholomée à Taizé

Le 25 avril dernier, le patriarche œcuménique Bartholomée s’est rendu pour la première fois à Taizé. « Depuis de nombreuses années, nous avons éprouvé le désir de nous rendre à Taizé, ce siège d’un œcuménisme spirituel, ce creuset de la réconciliation, ce lieu de rencontre qui inspire, à la suite de l’extraordinaire vision du Frère Roger, son fondateur, le rapprochement des chrétiens. »
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Vous trouverez ci-dessous des extraits de l’allocution prononcée par le patriarche Bartholomée au cours de la prière commune.

« Depuis de nombreuses années, nous avons éprouvé le désir de nous rendre à Taizé, ce siège d’un œcuménisme spirituel, ce creuset de la réconciliation, ce lieu de rencontre qui inspire, à la suite de l’extraordinaire vision
du Frère Roger, son fondateur, le rapprochement des chrétiens.
Si c’est la première fois qu’un patriarche œcuménique de Constantinople visite votre communauté – nous sommes particulièrement heureux que cette opportunité nous ait été offerte – les liens de Taizé avec le Patriarcat œcuménique remontent loin dans le passé. En effet, dès 1962, Frère Roger avait une première fois visité feu le patriarche œcuménique Athénagoras, à Constantinople. Frère Roger est rapidement devenu un frère de cœur de l’orthodoxie, tant la mission œcuménique qu’il entendait porter embrassait largement toutes les familles du christianisme, chacune selon son identité propre. Nous croyons savoir que vous avez conservé jusqu’à aujourd’hui l’icône que le patriarche œcuménique Athénagoras lui avait confiée. Cette icône de la Mère de Dieu ne représente pas seulement l’esprit de fraternité que nous tentons de faire grandir à l’ombre de la protection de notre Mère commune, la Vierge Marie, mais plus généralement la perspective dans laquelle s’inscrit notre prière en faveur de l’unité des chrétiens. Comme pour marquer le lien indéfectible entre Taizé et l’orthodoxie, le 15 avril 1963, la première pierre d’une chapelle orthodoxe est posée à Taizé, confirmant par ce geste la présence immuable du christianisme d’Orient en ces murs.
Vous-même, cher Frère Aloïs, avez repris avec fidélité cette belle tradition nous unissant. Nous nous souvenons avec émotion de vous avoir reçu au Phanar au cours de la fête de la Nativité de notre Seigneur, voilà déjà douze années…

Pour comprendre ce que représente Taizé pour l’Église orthodoxe, laissons un instant la place à Olivier Clément. Dans son bel ouvrage Taizé : un sens à la vie, le théologien orthodoxe ne considère pas Taizé comme une communauté au sens institutionnel, c’est aussi, pour ne pas dire avant tout, un événement. « L’événement Taizé » cristallise selon lui les aspirations d’une jeunesse en mal d’être, en mal de croire, en mal de vivre. « L’événement Taizé » agit comme une puissante parabole de conversion et de réconciliation, en mettant l’accent sur la vie intérieure qui permet d’entrer dans le mystère de l’unité, tout en s’inscrivant pleinement dans la vie du monde. Olivier Clément d’écrire en particulier : « La prière ne libère pas des tâches de ce monde : elle rend encore plus responsable. Rien n’est plus responsable que de prier. »
Ces paroles résonnent avec puissance dans la tradition orthodoxe et nous conduisent à approfondir le sens de la réconciliation au travers du mystère de la résurrection. Le temps liturgique dans lequel nous nous trouvons nous y invite d’autant plus fortement que nous touchons ici à la racine du mystère de la foi chrétienne. Saint Irénée de Lyon d’écrire : « Mais en fait, par la communion que nous avons avec lui, le Seigneur a réconcilié l’homme avec le Père, nous réconciliant avec lui-même par son corps de chair et nous rachetant par son sang… » (Adv. Haer. V, 14, 3)
Dans sa mort et sa résurrection, le Christ nous a réconciliés à Dieu. À l’heure où nous chantons les hymnes de Pâques, Orient et Occident chrétiens ensemble, continuons à prier pour que la lumière de la résurrection nous conduise sur le chemin de l’unité et de la communion.
Merci de nous accueillir aujourd’hui.
Le Christ est ressuscité ! »
Source orthodoxie.com -Mai 2017

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Le cinquantenaire de Nostra Aetate

A Paris… Une nouvelle vision juive des relations judéo-chrétiennes : Déclaration pour le Jubilé de fraternité à venir. Déclaration remise par le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia à son Eminence le Cardinal André Vingt-Trois. « Nous, Juifs de France, signataires de cette déclaration, exprimons la joie de célébrer le cinquantenaire de la déclaration Nostra Aetate établie lors du Concile Vatican Il et qui a ouvert une ère de réconciliation entre Juifs et Chrétiens ». Et à Rome… Présentation du document « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables » Le 10 décembre, le Cardinal Kurt Koch, Président de la Commission pour les relations avec le Judaïsme, a présidé la présentation du document intitulé « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables ». Il s'agit d'une réflexion théologique relative au dialogue entre juifs et catholiques, cinquante ans après Nostra Aetate. Réflexion théologique sur les rapports entre juifs et catholiques Le 10 décembre la Commission pour les relations avec le judaïsme publie le document « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables », cinquante ans après la déclaration Nostra Aetate. Ce texte s'articule en une préface et sept chapitres. Durant ce demi-siècle, de grands progrès ont été accomplis dans le dialogue, jusqu'à créer un profond climat d'amitié. Pour la première fois a été définie dans une déclaration conciliaire la position théologique de l'Église catholique devant le judaïsme, ce qui a eu différents niveaux d'impact.

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