Qu’est-ce qu’un Inspecteur ecclésiastique ?...

Qu’est-ce qu’un Inspecteur ecclésiastique ?
Synode de l’Inspection de Paris : message du pasteur Jean-Fréderic Patrzynski, l’Inspecteur Ecclésiastique de Paris

Il se peut qu’on ait, en la matière, des opinions très diverses, jusqu’à imaginer que l’Inspecteur ecclésiastique détient tout pouvoir sur les personnes et les domaines dont il est responsable.

Il se peut qu’on ait, en la matière, des opinions très diverses, jusqu’à imaginer que l’Inspecteur ecclésiastique détient tout pouvoir sur les personnes et les domaines dont il est responsable.

Permettez-moi de vous faire une confidence : j’avais moi aussi, avant d’exercer ce ministère, beaucoup d’idées concernant son contenu. Or, avec le temps, nombre de ces a priori se sont révélés faux. Ce sont là les bienfaits de l’expérience.

Alors, bien sûr, la fonction inspectorale touche objectivement des domaines bien précis et bien cernés. Mais chaque pasteur susceptible d’être élu possède sa personnalité propre qui marquera de façon singulière la manière dont il exercera son ministère.

J’ai vécu cette mission d’une façon qui ne sera pas celle de la personne qui me succédera. C’est pourquoi je voudrais, avec vous, évoquer les diverses facettes de ce ministère qu’il m’a été donné de vivre pendant 9 ans.

L’inspecteur : avant tout un pasteur
Les fonctions d’Inspecteur ecclésiastique sont, sur bien des points, comparables à celles d’un(e) pasteur(e) de paroisse. Il doit travailler à maintenir l’unité de la communauté et établir des liens de confiance entre chacun de ses membres. Réciproquement, il doit œuvrer pour que les diverses communautés qui composent l’Inspection établissent avec lui ces mêmes liens de confiance. En vivant dans cette confiance réciproque, il pourra être attentif, écouter, aider, soutenir, exhorter.

Ce ministère implique aussi bien souvent de savoir prendre de la hauteur et du recul, et de s’efforcer de voir au-delà des réalités les plus immédiates. C’est dans ce sens qu’il est appelé à "veiller sur". Ce mot vient du grec "episcope" qui a donné le mot évêque, et qui se traduit en latin par "inspecteur".

Mais il faut donner aux mots tout leur sens. L’Inspecteur ecclésiastique n’est en aucun cas un évêque au sens catholique romain du terme. Dans cette acceptation, en effet, « là où est l’évêque, là est l’Église ». Or, dans notre protestantisme, qu’il soit calviniste ou luthérien, nous disons : « Là où est la communauté, là est l’Église et là sont les ministères » .

Nous pourrions donc dire, en résumé, que l’inspecteur ecclésiastique est un pasteur en charge d’un ministère d’UNITÉ, de VIGILANCE et de CONSEIL.
Le jour de son installation, il s’engage à veiller à la fidélité de l’Église envers le Seigneur, à rester disponible à l’égard de tous les êtres humains, à maintenir et développer les liens fraternels qui nous unissent aux autres Églises et à être au service de ceux qui sont associés à son ministère .

Il m’est apparu, pendant ces neuf années, qu’on pouvait attendre beaucoup de celui-ci. D’ailleurs, on attend également beaucoup d’un pasteur en paroisse. Seulement, et je vais vous dire une sentence digne de M. de La Palice : « Il n’est pas le bon Dieu ! ». Il peut être, tout au plus, son porte-parole si, bien sûr, Dieu l’a décidé ainsi. Mais dans notre vision, protestante et luthérienne, vous le savez : il n’est pas le seul ! Chacune, chacun d’entre nous peut aussi, par la grâce de l’Esprit, être le porte-parole de Dieu. Ce qui signifie, en fin de compte, que l’Inspecteur ecclésiastique n’est qu’un serviteur parmi tant d’autres.

Il n’y a pas d’inspecteur ecclésiastique sans pasteurs. Il n’y a pas de pasteurs sans fidèles. Il n’y a pas de fidèles sans baptisés. Il n’y a pas de baptisés sans l’Église. Il n’y a pas d’Église sans le Saint-¬Esprit. Il n’y a pas le Saint-Esprit sans le Père et le Fils. Vous le comprenez, tout revient à la source, à Dieu, à notre Seigneur.

Être le serviteur de tous
Si l’inspecteur ecclésiastique est « premier », grâce au vote du synode, il n’est que le serviteur de tous, de l’Église et de Dieu. C’est pourquoi, il est appelé, par le Seigneur lui-même, à être humble. Humble devant le Seigneur et humble devant les situations particulières, parfois tristes et malheureuses, humbles aussi devant les réussites de l’Église régionale dont il est responsable. Car tout est entre les mains du Seigneur. L’inspecteur ecclésiastique est ainsi appelé à s’effacer et à ne jamais tomber dans le piège que lui tend le diable de lui faire croire que tout va mal à cause de lui et, pire, que tout va bien grâce à lui.

Le Seigneur nous permet ainsi de comprendre que si l’inspecteur ecclésiastique est en première ligne, il n’est pas le maitre, le guide, le berger. Il n’y a qu’un Berger et c’est Jésus le Christ ! L’inspecteur n’a donc aucun pouvoir sinon celui d’être patient et humble devant les situations personnelles ou communautaires. Il ne peut pas, et il ne doit pas, imposer ses vues, ses opinions et ses idées. Certes, il peut donner des directions et des impulsions mais si les autres, c’est-à-dire vous les délégués au synode, les paroisses, les pasteurs ne veulent pas suivre le chemin qu’il pense être le bon, il ne peut pas forcer les choses. Il est appelé à demeurer humblement patient tout en poursuivant le chemin que le Seigneur lui a donné de discerner. Il n’est pas un dictateur ! Il doit toujours se souvenir qu’il est le serviteur de tous, comme le dit le Christ : « si quelqu’un veut être le premier qu’il soit le serviteur de tous ».

L’élection : entendre l’appel de Dieu, savoir prendre hauteur et recul
Le pasteur qui sera élu, a pu entendre un appel de Dieu pour être à son service et au service de son Église.

Par le synode, il recevra un appel de l’Église pour être au service de l’Inspection. C’est dire notre responsabilité ! Il n’y a pas de place, dans cette élection, pour de quelconques "esprits de clan" ou la défense de telle ou telle "idéologie" particulière. Nous ne vivons pas une élection semblable aux élections politiques et il n’y a pas de présentation de programme quelconque. Nous sommes appelés à prendre de la hauteur pour choisir celle ou celui qui sera le futur Inspecteur ecclésiastique. Nous devons ensemble réfléchir et entendre notre Seigneur afin que notre choix soit bon pour notre Église régionale pour aujourd’hui et pour demain. Dans cette optique, il n’y a aucune place pour la concurrence ; que ce soit la concurrence entre les pasteurs ou entre les idées que nous pouvons nous faire au sujet de notre région. Notre responsabilité est de vivre dans la confiance et l’unité afin que le pasteur qui sera élu, puisse accomplir son ministère humblement, joyeusement et assuré de la confiance que vous lui témoignerez. Notre responsabilité doit se concrétiser aussi par la prière que nous adresserons à notre Père afin que notre nouvel Inspecteur puisse vivre et accomplir son ministère en plénitude.

Le jour de son installation, nous nous engageons à l’accueillir pour qu’il exerce son ministère parmi nous et à collaborer avec lui dans les tâches que le Seigneur a confiées à l’Église, à prier que le Saint-Esprit lui accorde le don de la patience, du courage, de l’humilité, de la confiance, du discernement, de la persévérance, de la fidélité et de la créativité. Et nous demanderons à Dieu de nous aider à partager avec lui la responsabilité de son ministère dans le respect et la compréhension mutuelle .

Quant au pasteur élu, il se devra de remettre entre les mains du Seigneur l’Église qui l’a fait responsable et prier quotidiennement qu’il lui accorde sa sagesse.

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