Saint-Joseph-Artisan

À partir de 1848, des jésuites allemands cherchent à regrouper les immigrés de langue allemande travaillant sur les chantiers de Paris.

Ils créent avec eux une chapelle en bois, une école tenue par des Frères des Écoles Chrétiennes, un dispensaire et une école de filles tenue par les Sœurs de Saint Charles de Nancy.

Une église en pierre, Saint-Joseph des Allemands, remplace la petite chapelle en 1866.

En 1867, l’empereur François-Joseph s’arrête à la mission et lui fait don de vitraux : saint François, saint Joseph, et sainte Élisabeth (patronne de son épouse). Les congrégations mariales offrent d’autres verrières et l’orgue. Avec la guerre de 1870, la communauté est dispersée. En mai 1871, la chapelle est bombardée, les verrières brisées. 

En 1872, les Alsaciens, les Lorrains et les Luxembourgeois qui fuient l’occupation prussienne se réfugient près de cette église où on parle leur langue. Ils sont accueillis en particulier par le Frère Alpert. Les verrières sont remplacées, des statues de Joseph, de Marie, ornent les autels.

En 1880, les lois de Jules Ferry prennent les écoles, les Jésuites ne peuvent que desservir la chapelle. De 1897 à 1900, le Père jésuite Adolphe Vasseur orne l’église de peintures murales illustrant la vie de saint Joseph et l’épopée des jésuites dans le monde.

En 1907, les biens de la mission sont vendus. Le prince Max de Saxe en rachète une partie. En 1914, la mission est mise sous séquestre comme “bien allemand”, mais le culte continue. Une ambulance est même installée qui fonctionnera jusqu’en 1919.

En 1924, les biens sont restitués au Prince Max de Saxe, et la mission devient “Mission des Luxembourgeois et étrangers de langue allemande”. Les Jésuites s’en vont et sont remplacés par les prêtres du Sacré-Cœur de Saint-Quentin. L’un d’entre eux le Père Stoeffels mourra en déportation à Dachau en 1942. Un autre prêtre illustrera de sa présence cette église : l’abbé Franz Stock, aumônier allemand des prisons de Paris pendant la guerre.

En 1958, après le départ du dernier aumônier luxembourgeois, le diocèse récupère les locaux et crée ainsi la paroisse Saint-Joseph-Artisan. Les prêtres du Sacré-Cœur quittent la paroisse en 1991 et sont remplacés par des prêtres diocésains.

En 2004, une série de vitraux des ateliers Loir vient ajouter une note de modernité à cette église chargée d’histoire.

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