Semaine sainte 2008

Du dimanche des Rameaux 16 mars au dimanche de Pâques 23 mars 2008, la Semaine sainte est très importante dans la vie des chrétiens.

Depuis l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem le dimanche des Rameaux jusqu’à sa mort sur une croix le Vendredi saint, les chrétiens commémorent les derniers jours de la vie du Christ dans ce monde. La découverte du tombeau vide au matin de Pâques fait jaillir dans les cœurs une explosion de joie : le Christ est ressuscité, comme il l’a promis, Alléluia !

Dans ce compte-rendu, nous nous faisons l’écho de ce qui s’est passé aux quatre coins du diocèse par des photos et des témoignages lors de cette Semaine sainte 2008. Vous pourrez également y trouver des liens vers les homélies du cardinal André Vingt-Trois ainsi que les reportages des médias sur ces temps forts de la foi catholique.

Le Mercredi saint, à Notre-Dame de Paris, la messe chrismale a réuni tous les prêtres, religieux, religieuses et diacres du diocèse en présence de nombreux croyants.
 Lire l’homélie du cardinal André Vingt-Trois.

Le Parisien – Jeudi 20 mars 2008
2000 fidèles réunis à la messe chrismale
C’EST en quelque sorte leur manière de renouveler leur engagement vis-à-vis de Dieu. Quelque 2 000 prêtres, diacres mais aussi fidèles parisiens se sont réunis hier à Notre-Dame de Paris lors de la messe chrismale - qui a lieu chaque année dans différents diocèses la veille du Jeudi Saint le jeudi précédant Pâques - afin de réaffirmer leur promesse sacerdotale.
Célébrée par l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, cette messe tire son nom du saint chrême, l’huile parfumée qui sert aux cérémonies du baptême et au sacrement des malades. Elle manifeste également l’unité de toute la communauté diocésaine autour de son évêque.

Le Jeudi saint, le partage du dernier repas du Christ a été un temps de fête pour toutes les communautés paroissiales. Beaucoup d’enfants ont reçu l’Eucharistie pour la première fois ce soir là. L’adoration du Saint Sacrement au reposoir a été relayée par de nombreux paroissiens une grande partie de la nuit.
 Lire l’homélie du cardinal André Vingt-Trois du Jeudi saint.

Le Vendredi saint, malgré une pluie battante, de nombreux chemins de croix ont eu lieu hors les murs des églises. Les médias ont relayé cette information sous des formes diverses.

PARIS, 18 mars 2008 (AFP)
Une vingtaine de chemins de croix vendredi à Paris

Une vingtaine de chemins de croix vont parcourir Paris pour le Vendredi Saint (vendredi 21 mars), qui est pour les chrétiens, jour de jeûne et de pénitence, en mémoire de la mort du Christ.

Toutes les paroisses organisent un chemin de croix au début de l’après-midi, le plus souvent à l’intérieur de l’église mais depuis quelques années les processions dans les rues se multiplient, ravivant une tradition qui remonte au Moyen-Âge, a-t-on souligné à l’archevêché de Paris.

Pendant de nombreuses années, il n’y a eu à Paris que deux chemins de croix en procession dans les rues, à Montmartre et aux Champs-Élysées puis en 2000, quatre ou cinq de plus, à l’initiative des paroisses, et cette année, 19 processions sont prévues, rassemblant entre 300 et 4 000 personnes, a précisé l’archevêché.

Celui de Montmartre est présidé par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France. Il va du square Louise Michel à l’église du Sacré-Cœur.

La plupart du temps la procession associe plusieurs paroisses (on va d’une église à une autre) et s’intègre dans la vie du quartier. Ainsi aux Halles, la procession est organisée par l’association d’aide aux sans-abri “Aux captifs la libération” et par les SDF eux-mêmes. Dans le XIVe arrondissement, “le chemin de compassion” fait étape devant les “lieux de souffrance” du quartier que sont les hôpitaux, les institutions en charge de handicapés, et la prison de la Santé.

Dans le quartier du Sentier, certaines prières et méditations sont dites en chinois, en créole et en portugais pour tenir compte du caractère cosmopolite de la paroisse. Dans le quartier Mouffetard, les commerçants participent à la mise en place du chemin de croix.

Le plus fréquenté est le chemin de croix des Champs-Élysées, qui part du Rond-Point. Il rassemble des paroissiens, mais aussi des gens qui travaillent dans le secteur, des chrétiens anglicans et orthodoxes, des jeunes des aumôneries étudiantes et aussi des Chevaliers de Malte.

Le chemin de croix compte 14 stations retraçant la Passion du Christ de sa condamnation à mort à sa mise au tombeau.

Le Parisien

LES CHRÉTIENS célèbrent aujourd’hui la mort du Christ. Plusieurs chemins de croix (symbolisant la montée de Jésus vers le Calvaire) arpenteront les rues de la capitale.
 Le chemin de croix de Montmartre (XVIIIe) est présidé par le cardinal André Vingt-Trois, départ à 12 h 30 du square Louise-Michel, puis montée jusqu’au Sacré-Cœur.
 Aux Halles (Ier), organisé par les gens de la rue et l’association Aux captifs la libération. Départ à 15 heures, rue P.-Lescot (face au RER), il emprunte la rue Saint-Denis jusqu’à l’église Saint-Leu-Saint-Gilles.
 Dans le Sentier (IIIe) : les paroissiens de Saint-Nicolas des Champs sillonneront ce quartier cosmopolite. Certaines méditations sont traduites en chinois, créole et portugais. Départ du 49, rue de Turbigo à 14 h 45.
 Aux Champs-Élysées (XVIe). Départ, à midi, du rond-point. Quatre mille personnes sont attendues.
 Et aussi dans la plupart des paroisses comme à Notre-Dame de Paris à 15 heures ; sur l’île Saint-Louis (Ve) à 12 h 20 ; rue Mouffetard (Ve) à 12 h 15 ; à Saint-Germain-des-Prés (VIe) à 12 h 15 ; au Champ-de-Mars (VIIe) à 13 heures ; à la Trinité (XIe) à 15 heures ; sur la « coulée verte » de l’avenue Daumnesnil (XIIe) à midi (rue Hector-Malot) et le chemin de Compassion du XIVe, avec une étape dans les lieux de souffrance du quartier (hôpitaux, prison de la Santé...) à midi, 16, rue de la Tombe-Issoire.

Le Figaro - samedi 22 mars 2008
Les fidèles réunis de Montmartre aux Champs-Élysées

Les chrétiens de Paris renouent avec les chemins de croix de quartier.

ILS SONT venus, malgré la pluie et le froid. Tout simplement, comme le dit Christiane ; la cinquantaine dynamique, en gros ciré, jean et baskets, pour « retrouver le Christ » en ce Vendredi saint. « Cela vaut le coup, non ? », dit-elle avec un large sourire. Paroissiens, chrétiens travaillant dans le quartier, mais aussi venant de tous les coins de la capitale : et même au-delà ou encore touristes, de passage, les participants de ce 21e chemin de croix des Champs-Élysées organisé par la paroisse proche de Saint-Pierre de Chaillot veulent donner à cette journée un relief particulier.

Le cortège des fidèles, plusieurs centaines, qui va grossir en chemin, s’engage avenue Montaigne derrière là grande croix portée à tour de rôle. Au rythme des stations du chemin de croix, chants, lecture de textes et méditations se succèdent dans la ferveur pendant une heure et demi avant de rejoindre l’église Saint-Pierre de Chaillot. Sophie, la petite trentaine, branchée, travaille dans une maison de couture de la prestigieuse avenue et s’amuse du symbole : « C’est bien que cela se passe ici ! Ce n’est pas vraiment le temple de la réflexion... » Pas vraiment pratiquante régulière, elle se dit attachée à ce rendez-vous où elle vient pour la troisième aimée.

Des thématiques pour attirer les différentes sensibilités

Aurélie, jeune antillaise de 20 ans, est une habituée des chemins de croix, même si elle vient de l’Essonne pour participer à celui des Champs-Élysées pour la première fois. Venir ici, c’est pour elle « une tradition, un moment très fort de ma foi », explique-t-elle. Non loin, ce jeune cadre est venu de la Défense entre midi et 14 heures pour la deuxième année consécutive. « C’est important de marquer le coup aujourd’hui », glisse-t-il avant d’entonner un nouveau chant. Avec son blouson jaune fluo, Diana, une touriste américaine, passait sur les Champs-Élysées quand elle a vu la croix et s’est approchée pour prier un peu...

Hier, pas moins de dix-neuf chemins de croix étaient organisés par différentes paroisses parisiennes. Du plus connu, celui de Montmartre, présidé historiquement par l’archevêque de Paris à des chemins de croix de quartier. Avec des thématiques propres à attirer différentes sensibilités. Celui des Halles était préparé par les gens de la rue et l’association Aux Captifs la libération, celui de la paroisse Saint-Roch par des artistes. Dans le XIVe était organisé le chemin de croix « de la Compassion », qui faisait halte devant les hôpitaux du quartier, la prison de la Santé et les institutions en charge des handicapés. Autant de moyens de vivre et proclamer sa foi au cœur des quartiers, dans des lieux de la vie quotidienne, devant les passants, les cafés et les boutiques. Il y a encore dix ans, seuls trois à quatre chemins de croix étaient organisés dans la capitale.

« Les Journées mondiales de la jeunesse de 1997 à Paris ont créé une connivence entre les croyants et la ville », explique Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque auxiliaire de Paris, en rappelant que la procession du chemin de croix est traditionnelle dans les villages. Ce sont aujourd’hui les paroisses urbaines qui multiplient ces temps de dévotion, qui ne sont plus cantonnés dans les murs des églises mais sortent dans les rues. Elles innovent aussi pour inviter les fidèles à ce moment fort de l’année liturgique catholique. À Saint-Pierre de Chaillot, les organisateurs ont décidé, outre le traditionnel bouche-à-oreille et quelque 35000 tracts distribués les jours précédents aux sorties de métro du quartier, de sensibiliser paroissiens et connaissances par courriers électroniques.

Aude Sérès

Lors de la Vigile Pascale, le baptême de 270 adultes met l’Église en joie.
 Lire l’homélie du cardinal André Vingt-Trois lors de la Vigile Pascale.

Samedi 22 mars 2008, Le Parisien
Tatiana, 24 ans, sera baptisée ce soir

DANS LA RELIGION catholique, ils ont un nom : les catéchumènes. Ce soir, ils seront 2 675 adultes – des femmes dans sept cas sur dix, souvent âgées entre 25 et 40 ans – à recevoir le sacrement du baptême. Pour Tatiana Steckar, 24 ans, cette cérémonie, qui se déroule toujours lors de la veillée pascale, aura lieu à l’église Notre-Dame-de-Lorette à Paris (IXe). Comme de nombreux catéchumènes, cette jeune ingénieur, qui travaille à Orsay (Essonne), n’a reçu aucune éducation religieuse : « Ni baptême ni catéchisme, on ne parlait pas de religion à la maison. Je me souviens être allée une fois à la messe, avec ma grand-mère Marie-Thérèse, quand j’avais une dizaine d’années. Je n’avais rien compris… »

Sans Jacques, rencontré en classe préparatoire il y a cinq ans, Tatiana ne se serait sans doute pas posé la question de Dieu. Or ce jeune catholique, qu’elle épousera le 5 juillet, considère « le mariage à l’église comme essentiel ». D’où le déclic : « J’aurais pu me marier sans être baptisée, mais cette idée m’a paru absurde. Passer devant le prêtre sans croire n’aurait pas eu grand sens. » Après mûre réflexion, cette Parisienne, adepte du jiu-jitsu, est donc entrée en septembre 2006 à Notre-Dame-de-Lorette, où, « pour la première fois de sa vie », elle s’est adressée à un prêtre, le père Thibault Verny.

« On m’a donné les clés »

La longue préparation au baptême a alors pu commencer, à raison d’une réunion mensuelle avec le curé, et d’une rencontre par mois avec une paroissienne de Notre-Dame. Dix-huit mois plus tard, la jeune femme estime que cette préparation, nourrie de l’étude de l’Ancien et du Nouveau Testament, « a apporté beaucoup de réponses à mes questions. Aujourd’hui, j’ai la foi, je crois en Dieu, même si je ne connais pas de manifestation physique de son existence ».

Très heureuse de la démarche de sa petite-fille, Marie-Thérèse sera présente ce soir au baptême de Tatiana, la main sur son épaule puisqu’elle est sa marraine. Au cours de la célébration, qui commencera à 21 heures, elle recevra le sacrement selon la formule rituelle : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit... » Jacques, son futur mari, et ses parents seront là aussi. « Quand je leur ai annoncé la nouvelle, mon père n’a eu aucune réaction. C’est ma mère qui a été la plus surprise. Très athée, elle s’est demandé comment j’en étais arrivée là ! » Tatiana, qui déclare aujourd’hui aller à la messe « environ une fois par mois », réfléchit à la façon dont elle vivra sa foi, au-delà de son baptême : « On m’a donné les clés et les bases de compréhension. Maintenant, je suivrai le chemin des chrétiens. Je veux avoir des enfants et je les baptiserai certainement. » Une pratique de moins en moins répandue : aujourd’hui en France, moins d’un enfant sur deux (344 852 sur 796 896 naissances en 2006) est baptisé.

Philippe Baverel

Des reportages ont été diffusés par France 3 - Île-de-France au journal de 19h le samedi 22 mars et enregistré à la Sainte-Trinité, et par TF1 au journal de 20h le lundi 24 mars enregistré à Notre-Dame de Lorette. Un reportage à Saint-Pierre du Gros-Caillou a également été diffusé sur France Inter à 8h le lundi 24 mars.

Le dimanche de Pâques, Christ est ressuscité, Il est vivant, Alléluia ! La fête de Pâques est la plus importante du calendrier liturgique chrétien.
 Lire l’homélie du cardinal André Vingt-Trois le dimanche de Pâques.

À Saint-Philippe du Roule, le chœur liturgique a animé les offices de la Semaine Sainte. Mgr Jean-Yves Nahmias a présidé la messe du dimanche de Pâques.

Écho de Saint-Philippe du Roule

« Le chœur liturgique a assuré l’animation de l’ensemble des célébrations de la Semaine Sainte. Ce fut l’occasion de découvrir des pièces classiques (« Tristis est anima mea » et « In monte oliveti » de Martini) ainsi que notre patrimoine grégorien (Ubi caritas lors du lavement des pieds, introït et séquence de Pâques,…). Le récit de la Passion fut entièrement chanté au cours de l’office de la Passion [le Vendredi saint]. L’alternance entre les chantres, les chœurs et l’assemblée a donné un relief particulier à nos célébrations où nous avons senti une grande communion et une grande ferveur de toute la communauté rassemblée (prêtres, diacres, clercs, servantes de la liturgie, unités scoutes au grand complet, chœurs, chantres et tous les fidèles de l’assemblée). Nous avons été heureux de nous retrouver autour d’un chocolat chaud après la Vigile pascale.

Mgr Jean-Yves Nahmias a tenu tout particulièrement à présider la messe du saint jour de Pâques en l’absence de notre curé hospitalisé pour plusieurs jours. Il nous a exhortés à garder le lien de la charité, à nous aimer sincèrement les uns les autres pour que grandisse en nous le désir du service des autres. »

Comptes-rendus