Série de Carême sur l’homme et la création : Le partage de la foi (5/5)

Le milieu naturel « est l’œuvre admirable du Créateur, portant en soi une “grammaire” qui indique une finalité » souligne Benoît XVI.

Les chrétiens sont invités à faire découvrir au monde cette finalité que Dieu a révélée dans la mort et la résurrection du Christ. Ce 5e et dernier volet de cette série sur l’écologie nous envoie sur les places et les parvis pour annoncer la liberté « de Dieu qui a librement créé le cosmos, et [la liberté] de l’homme qu’il a reçue de Dieu. »

Textes du magistère

En 1990, saint Jean-Paul II voyait dans le souci de la création un nouveau lieu d’évangélisation.
« Les hommes et les femmes qui n’ont pas de convictions religieuses particulières reconnaissent […] leur devoir de contribuer à l’assainissement de l’environnement, de par le sens qu’ils ont de leurs responsabilités à l’égard du bien commun. À plus forte raison, ceux qui croient en Dieu créateur et qui sont convaincus, par conséquent, de l’existence dans le monde d’un ordre et d’une finalité bien définis doivent se sentir appelés à se préoccuper du problème. Les chrétiens, notamment, savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi. C’est pourquoi ils sont conscients du vaste domaine de collaboration œcuménique et inter-religieuse qui s’ouvre devant eux. »
Saint Jean-Paul II, Message pour la célébration de la journée mondiale de la paix, 1er janvier 1990, n. 15 et 16

Dans l’encyclique Caritas in veritate, Benoît XVI observait que la foi permet de corriger les conceptions erronées sur l’écologie, y compris les nôtres, en vue du développement humain intégral.
« Considérer la nature comme plus importante que la personne humaine elle-même est contraire au véritable développement. Cette position conduit à des attitudes néo-païennes ou liées à un nouveau panthéisme : le salut de l’homme ne peut pas dériver de la nature seule, comprise au sens purement naturaliste. Par ailleurs, la position inverse, qui vise à sa technicisation complète, est également à rejeter car le milieu naturel n’est pas seulement un matériau dont nous pouvons disposer à notre guise, mais c’est l’œuvre admirable du Créateur, portant en soi une “grammaire” qui indique une finalité et des critères pour qu’il soit utilisé avec sagesse et non pas exploité de manière arbitraire. Aujourd’hui, de nombreux obstacles au développement proviennent précisément de ces conceptions erronées. »
Benoît XVI, Encyclique Caritas in veritate, 2009, n. 48

Dans la liturgie, l’Église répond à l’amour de Dieu créateur et sauveur, en lui offrant à son tour tous les dons qu’elle a reçus de lui.
« L’histoire trouve son sens dans la liberté : celle de Dieu qui a librement créé le cosmos, et celle de l’homme qu’il a reçue de Dieu. Cependant cosmos et histoire forment une seule et même réalité. C’est pourquoi la liturgie chrétienne est et restera toujours à la fois historique et cosmique. C’est ainsi qu’elle se présente à nous dans toute sa majesté, sans rupture avec la quête religieuse des hommes à travers l’histoire, et sans se couper des grandes religions du monde, dont elle a recueilli les motifs essentiels. »
J. Ratzinger, “Liturgie, cosmos, histoire” in L’Esprit de la liturgie, trad. G. Català, Editions Ad solem, 2002, p. 29

Dans la Bible

Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Mt 28, 16-20

Piste pour agir

Dans la nature, l’homme peut reconnaître son créateur. Sachons la proposer comme signe de Dieu pour l’humanité, sachons témoigner de l’amour de Dieu pour tout homme.

La nature offre au regard de celui qui la contemple une image de la bonté de Dieu. Un paysage, la complexité d’un végétal ou la beauté d’un oiseau questionne l’homme sur les origines. Cette beauté est un signe que Dieu propose à l’homme.

Si elle peut être violente, la création est aussi celle qui permet à l’homme de vivre. Chaque année, la nature donne gratuitement à l’homme ce dont il a besoin pour vivre. Dieu donne sans compter, gratuitement, à tous les hommes, les biens de ce monde et l’amour d’un père.

Comme les saisons qui se suivent et les années qui s’écoulent, la liturgie, ponctuée de fêtes annuelles, permet à l’homme de grandir. Année après année, à l’image de la nature, il est invité à grandir et à se tourner toujours plus vers Dieu.

La création que nous voyons, est comme une image amoindrie de la création nouvelle que Dieu nous promet à la fin des temps : la présence de l’invisible et la communion de tous les hommes, c’est-à-dire la Communion des saints.

Partager sa foi, c’est d’abord regarder l’autre avec les yeux du Christ, le voir comme quelqu’un d’unique. C’est annoncer simplement l’amour de Dieu qui fait ma joie et mon espérance, c’est parler d’une personne, Jésus, qui est la seule réponse aux désirs les plus intimes de l’homme. Annoncer le Christ, c’est aussi être ferme et quelquefois, savoir dire non : refuser de participer à une conversation où la critique est trop facile, à un projet malhonnête, etc. Le chrétien, c’est celui qui est libre parce qu’il obéit à sa conscience, éclairée par l’Esprit Saint.

Écologie : notre responsabilité commune envers l’humanité