« Si je n’ai pas la charité » : chronique hebdo #09 de Mgr de Sinety

« Quel que soit le lieu où l’on habite à Paris, il est possible de se mobiliser pour porter auprès de ces personnes le témoignage de la charité. » Mgr Benoist de Sinety est vicaire général du diocèse de Paris.

Le samedi 13 janvier dernier plus de 400 personnes se sont réunies dans la crypte de l’église Saint Denys de la Chapelle. À la veille de la journée de prière pour les migrants, notre archevêque Monseigneur Michel Aupetit avait invité les prêtres et les laïcs des conseils pastoraux de toutes les paroisses de Paris à se rassembler autour de la question de l’accueil des migrants dans notre diocèse.
Ce fut pendant plus de 3h une suite ininterrompue de témoignages, d’initiatives, d’expériences. Il y avait les paroisses dont le territoire accueille depuis plusieurs mois et plusieurs années des migrants venus s’échouer dans le Nord et l’Est de Paris dans l’attente d’une clarification de la situation.
Et de l’autre côté, des paroisses qui perçoivent moins immédiatement l’importance de cette réalité faute de voir de manière précise ce qu’elle recouvre. Une des grandes leçons de cette matinée fut sans doute la prise de conscience que, quel que soit le lieu où l’on habite à Paris, il est possible de se mobiliser pour porter auprès de ces personnes le témoignage de la charité. Dans le respect de la loi, tout en comprenant très bien la nécessité pour les pouvoirs publics d’établir des règles et de les faire respecter, chacun a pu réaliser qu’il y avait quelque chose à faire. Comme ces chrétiens du centre de Paris qui ont fondé l’association Tandem, à travers laquelle des bénévoles sont invités à s’impliquer pour parrainer des migrants en les aidant dans les méandres administratifs bien sûr, mais aussi en leur faisant découvrir la société française et Paris.

Comme aussi ces projets dans le 13e arrondissement ou ailleurs qui permettent aux migrants d’accéder au logement à travers les projets d’habitat solidaire. Dans le 16e arrondissement autour du centre d’accueil qui avait fait autant de tapage médiatique lors de son inauguration ll y a plus d’un an, ce sont désormais les riverains qui chaque jour se présentent pour proposer leur aide matérielle et fraternelle au responsable de l’association.

Oui, il y a toujours quelque chose à faire. Ou plutôt, il y a toujours à laisser la charité faire son œuvre en nous afin de susciter dans nos intelligences et nos cœurs les idées, les gestes, les paroles, qui manifestent à ces personnes qu’elles sont non seulement dignes d’intérêt, mais qu’elles sont aimées de Dieu. Puisse l’esprit de charité enflammer nos cœurs, chasser nos peurs, et nous faire devenir un peu plus disciples de Jésus-Christ.

Mission 2015-2018

Chroniques “Si je n’ai pas la charité” de Mgr Benoît de Sinety