Sur les pas de Sr Rosalie Rendu

Paris Notre-Dame du 12 juillet 2012

À première vue, rien ne prédestinait Rosalie Rendu (1786-1856), fille de cultivateurs jurassiens, à devenir une grande figure parisienne d’action sociale. Et pourtant, c’est bien dans la capitale du début du XIXe siècle, cahotée par les révolutions, les épidémies et les bouleversements sociaux, que cette religieuse a exercé son action, au service du Christ. Petit parcours sur ses traces, dans le cadre de notre série d’été à la rencontre de célèbre Parisiens, acteurs de la charité.

D.R
  • Première étape : 11 rue du Vieux Colombier (6e)
    Quand elle arrive de son Bugey natal, âgée de 15 ans, pour devenir Fille de la charité, Jeanne-Marie Rendu, future Sr Rosalie, devient novice à la Maison mère de l’ordre, située alors 11 rue du Vieux Colombier, à deux pas de St-Sulpice. Elle y rencontre très régulièrement son parrain, M. Jacques- André Émery (1732-1811). Originaire, comme elle, de l’Ain, il n’est autre que le supérieur général des sulpiciens. Dans ses premières années parisiennes, il est pour elle un conseiller précieux et attentif. Un jour, il lui dit ces mots qui l’inspireront toute sa vie : « Mon enfant, il faut qu’un prêtre et une sœur de charité soient comme une borne qui est au coin d’une rue et sur laquelle tous ceux qui passent puissent se reposer et déposer les fardeaux dont ils sont chargés. »
  • Deuxième étape : le Faubourg Saint-Marcel (5e-13e)
    Pressée d’agir au service des plus pauvres, la jeune fille est rapidement envoyée dans le Faubourg Saint-Marcel. C’est là que, toute sa vie, elle exerce sa mission, sillonnant, tant que sa santé le permet, les ruelles de ce quartier alors extrêmement misérable. Rattachée à la communauté de la rue des Francs-Bourgeois-Saint-Marcel, elle en devient la supérieure en 1815, et le reste quand celle-ci est transférée rue de l’Épée de Bois, en 1817. Sr Rosalie ne tarde pas à édifier le quartier par l’intensité et la fécondité de son action – elle y ouvre notamment un dispensaire, une pharmacie, une école, un patronage pour les ouvrières et une maison pour les vieillards sans ressources. La renommée de la religieuse ne tarde pas à s’étendre au-delà du Faubourg Saint-Marcel. Elle devient une figure respectée et, pour certains, un exemple. Ainsi, lorsque Frédéric Ozanam et ses compagnons créent, dans le quartier latin tout proche, la société de Saint-Vincent de Paul, ils sollicitent ses conseils et son expertise.
  • Troisième étape : St-Médard (5e)
    Pendant cinquante-quatre ans, St-Médard est la paroisse de Sr Rosalie. Après son décès, le 9 février 1856, c’est là que ses funérailles sont célébrées. En 2004, une chapelle qui lui est dédiée est bénie par le cardinal Jean-Marie Lustiger. Un reliquaire y est installé.
  • Quatrième étape : le cimetière Montparnasse (14e)
    Après ses obsèques, le cercueil de Sr Rosalie est escorté par une foule immense jusqu’au cimetière Montparnasse, où elle est enterrée. Sur sa tombe, toujours très fleurie aujourd’hui, est inscrit : « À la bonne Mère Rosalie, ses amis reconnaissants, les riches et les pauvres. »
  • Cinquième étape : l’église Ste-Rosalie (13e)
    Bien après sa mort, la figure de Sr Rosalie Rendu reste très présente dans les quartiers où elle a œuvré. En témoignent notamment l’avenue qui porte son nom, près de la place d’Italie, et l’église Ste-Rosalie, boulevard Blanqui, bâtie à partir de 1860 à l’initiative de l’un de ses proches, l’abbé Le Rebours. Depuis la béatification de Sr Rosalie, le 9 novembre 2003, l’édifice est placé sous le double patronage de la bienheureuse Rosalie Rendu et de sainte Rosalie.• Pierre-Louis Lensel
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