Sylvie promeut l’art contemporain

Paris Notre-Dame du 26 novembre 2015

Depuis dix-huit ans, Sylvie B. donne de son temps à l’association Art, culture et foi/Paris. Portrait d’une artiste enthousiaste.

Dans son atelier, Sylvie Bethmont réalise un tirage d’épreuve d’une gravure sur cuivre
© D.R.

Sylvie, dont le regard est aiguisé, ne se fie pas à une première impression. Face à une œuvre qui, de loin, ressemblait à un tas d’objets métalliques en désordre, elle s’est rapprochée. Elle a commencé à y distinguer une sorte de paysage. Puis, elle a appris qu’il s’agissait de débris d’armes représentant l’île de Chypre dont celui qui les a assemblés, Socratis Socratous, est originaire. Pour Sylvie, « ce jardin de métal est un lieu de mémoire ». À l’instar de cette installation, certaines œuvres exposées dans la vitrine de la galerie Saint-Séverin (5e) touchent profondément Sylvie car elles « font écho à la beauté du message chrétien », que leurs créateurs aient la foi ou non. Son critère de jugement principal ? Se demander si, lors du processus de création, l’artiste était « en vérité avec lui-même », s’il s’est impliqué personnellement.

Transmission

Son amour pour l’art remonte à son enfance. Toute petite, déjà, elle tient souvent un crayon à la main. Depuis l’âge de 11 ans, elle passe des heures à graver des plaques de cuivre. « L’art exerce une certaine emprise sur moi », confie-t-elle avec émotion. Elle suit, outre une formation scientifique, des études d’histoire de l’art. Rien d’étonnant alors qu’elle accepte immédiatement d’apporter bénévolement son aide et ses compétences à l’association diocésaine Art, culture et foi/Paris, lorsque celle-ci la contacte il y a dix-huit ans. Cette structure, fondée en 1989 pour valoriser l’héritage artistique, culturel et spirituel du patrimoine religieux de Paris, rejoint ses centres d’intérêt. Sylvie collabore ainsi à plusieurs de ses activités et devient membre de son conseil d’administration de 2004 à 2014. Cette épouse, mère et grand-mère, a par exemple, au sein d’une équipe, monté un festival avec des artistes actuels, croyants ou non, dans des lieux chrétiens du 15e arrondissement. Elle a également planché sur la programmation des expositions d’œuvres contemporaines à la galerie Saint-Séverin. Au sein d’Art, culture et foi/Paris, Sylvie participe encore aujourd’hui à la formation de guides bénévoles dans les églises et à l’organisation de conférences sur le thème du « spirituel dans l’art contemporain ». Comment arrive-t-elle à donner autant d’énergie à cette association ? Parce qu’elle a un véritable goût pour la transmission, pour aider notamment les personnes à dépasser certaines de leurs idées préconçues. C’est d’ailleurs cet intérêt qui la conduit à exercer le métier d’enseignante en iconographie biblique à l’École Cathédrale depuis plus de quinze ans.

Dialogue avec les artistes

Ce qui motive Sylvie, c’est aussi de rapprocher, à travers Art, culture et foi/Paris, le milieu de l’art de celui de l’Église. Le vibrant discours du pape Paul VI aux artistes, en 1964, l’inspire. Elle est ainsi enthousiasmée par le dialogue avec les artistes actuels. Elle aime les écouter pour comprendre leur démarche et leur expliquer, lorsqu’ils ne le savent pas, l’origine des images et des formes des signes chrétiens dont ils peuvent s’emparer. « Il y a deux histoires, deux vies intérieures, qui se rencontrent : celle de celui qui regarde l’œuvre et celle de celui qui l’a créée. » • Céline Marcon

Bénévolat