« Toutes les confessions se retrouvent sur la Parole de Dieu »

Paris Notre-Dame du 21 janvier 2016

P. N.-D. – La Semaine de l’unité des chrétiens a démarré lundi 18 et s’achève vendredi 25 janvier. De quoi s’agit-il ?

P. Jérôme Bascoul, curé de N.-D. des Otages (20e) et vicaire épiscopal pour l’oecuménisme.
© Eric de Legge

P. Jérôme Bascoul – C’est une semaine qui sert, au niveau local, à resserrer de manière visible les liens spirituels et amicaux entre communautés chrétiennes. Les paroisses catholiques, protestantes, orthodoxes, anglicanes, coptes ou syriaques prient à cette intention et sont invitées à organiser des rencontres entre elles. C’est une façon de se rappeler que nous devrions œuvrer à cette unité tout au long de l’année. Sans cette semaine, nous nous fréquenterions très peu.

P. N.-D. – Quelles en sont les spécificités cette année ?

P. J. B. – Toutes les Églises chrétiennes sont invitées à prier à partir d’un extrait de la première lettre de Pierre qui nous exhorte à proclamer les hauts faits de Dieu (1 P 2, 9). C’est là notre mission. Car en réalité, si nous avons des différences, toutes les confessions chrétiennes se retrouvent sur la Parole de Dieu. La véritable évangélisation nous conduit à l’unité. Mardi dernier, une célébration a donc rassemblé les différentes Églises à la cathédrale américaine de Paris.

P. N.-D. – Au-delà de la prière, existe t- il d’autres façons d’œuvrer à l’unité des chrétiens ?

P. J. B. – La COP 21 a été l’occasion de démarches œcuméniques. Je pense aux « pèlerins climatiques » qui ont convergé sur Paris. Il existe, par ailleurs, des démarches œcuméniques dans le domaine culturel ou social. Un groupe de maraude interconfessionnel peut très bien s’organiser. Nous avons trop tendance à rester dans notre coin alors qu’il existe tant d’occasions de porter un témoignage commun. Ces initiatives doivent être encouragées et se propager. À l’instar de la Maison d’Unité à Paris, qui propose à des jeunes de différentes confessions chrétiennes de vivre en colocation avec des temps de prière en commun. Aujourd’hui, si l’œcuménisme se porte bien au niveau institutionnel, il infuse plus difficilement au niveau local. Or, nous devrions avoir constamment le souci de l’unité et considérer que l’œcuménisme n’est pas une option.

P. N.-D. – Nos différences sont-elles surmontables ?

P. J. B. – La question de l’unité des chrétiens ne se pose pas seulement au sujet de notre capacité à faire revenir les autres confessions vers nous, mais sur la manière de faire chemin avec elles. Les autres Églises ne reviendront pas comme telles. Nous ne renonçons à rien, nous partons de ce qui nous est commun. Nous cherchons à retrouver la pleine communion, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit. Le dialogue nous permet ainsi d’exprimer des convictions de façon commune. Il faut distinguer, dans le dialogue, si nos différences sont seulement des modalités ou bien si elles sont séparatrices. On ne les voit pas forcément, mais les fruits de l’œcuménisme sont bien réels. Depuis cinquante ans, l’œcuménisme a ainsi permis de développer un trésor, celui d’une méthodologie du dialogue. Elle peut se révéler très utile pour le dialogue interreligieux. • Propos recueillis par Éric de Legge

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