La mort – Méditation pour un chemin de vie

Michel Aupetit

La mort – Méditation pour un chemin de vie, Michel Aupetit, Ed. Artège.

Fiche de lecture rédigée par Viviane Tourtet. Pastorale des funérailles du diocèse de Paris. 2022.

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La pandémie nous a tous touchés, directement ou indirectement. Certains d’entre nous ont perdu des proches, des amis. La mort occultée par un grand nombre en temps habituel s’est rappelée à nous de manière certaine. Elle reprenait sa place parmi nous, oublieux que nous voulions être à son égard…
Mgr Michel Aupetit, médecin et prêtre, archevêque de Paris depuis 2017, nous invite dans cet ouvrage d’une centaine de pages, à pérégriner sur le chemin de la vie, la vraie vie, celle à laquelle le Christ nous invite : « viens et suis-moi ». Suivre Christ sur le chemin de la vie, c’est avant tout vivre pleinement ces jours qui nous sont donnés à vivre au sein de la Création, dans toute sa diversité, sa beauté pour ensuite, entrer, plein d’espérance dans le Royaume de Dieu, riches au plus profond de nous.
Le livre est construit de façon à nous faire cheminer de la mort à la vie, la seule vraie vie, la vie éternelle que Dieu, dans son immense amour, sa tendre miséricorde, offre aux hommes. Mgr Aupetit retrace tout d’abord l’histoire de la mort au fil du temps, depuis les temps reculés où la mort ressentie donnait lieu à une cérémonie publique puis à une cérémonie ritualisée des obsèques. Au XIIème siècle, un changement drastique s’opère, l’homme bascule dans l’individualisme, s’attache aux êtres et aux biens matériels, s’éprend d’un amour inconditionnel pour la vie, la vie terrestre. Peu à peu, l’homme se familiarise avec les morts, la tombe du défunt donne lieu à un culte particulier.
Aujourd’hui on ne meurt plus que rarement chez soi, entouré des siens ; c’est plutôt à l’hôpital, avec le personnel soignant, que le malade voit sa vie terrestre s’achever, parfois dans la solitude. Il ne s’agit plus d’accompagner mais de repousser autant que possible la mort. La mort se cache, les signes visibles du deuil ne sont plus de mise, la mort devient un tabou.
Peut-être nous faut-il nous familiariser à nouveau avec la mort, et ce dès l’enfance pour qu’elle nous permette d’apprécier davantage ce merveilleux don qu’est la vie et dont nous ne sommes parfois plus conscients.
Accueillir le dernier souffle d’un mourant, contempler son visage apaisé, quelle bénédiction !
Dans cette méditation, Mgr Aupetit nous propose quelques pistes de réflexion : la découverte de l’incomplétude qui nous donne accès à une autre lecture du réel, plus vaste et surtout plus authentique nous permettant de surmonter les obstacles et d’aller vers Dieu ; une autre compréhension de notre relation aux autres, à Dieu et à son amour absolu pour nous tous, qui que nous soyons, quelles que soient notre vie, nos faiblesses, nos erreurs ; les retrouvailles avec Dieu, la source vitale, l’acceptation d’un au-delà de Soi, l’adhésion à l’Esprit Saint.
Cette mort à soi, aux autres, au péché nous conduit à la vie au-dedans de nous où réside la seule vraie joie, où Dieu est véritablement présent, lieu d’un véritable cœur à cœur. Elle nous conduit aussi à la vie au-dehors de nous, partir de l’intérieur de soi pour en sortir et aller vers l’autre, riche de Dieu et d’espérance.
Quelques sujets de réflexion intéressants nous sont également exposés comme celui de porter un autre regard sur notre corps qui, comme nous le rappelle Maurice Zundel : « C’est précisément parce que le corps est si précieux, c’est parce qu’il est appelé à vivre éternellement, c’est parce que maintenant déjà il doit vivre d’une vie divine, c’est à cause de cela qu’il faut le traiter comme on traite une cathédrale, un tabernacle ou un ciboire. » Un autre regard sur l’âme aussi, principe d’organisation du vivant mais aussi principe spirituel, sur la vie éternelle.
Pour conclure, Mgr Aupetit invite le lecteur qui referme ce livre, à entrevoir que plutôt que de subir ou de choisir sa mort, nous pourrions l’accepter ; plutôt que de vouloir contrôler et dominer la nature, nous pourrions la respecter davantage, plutôt que d’être tourné vers soi, nous pourrions envisager l’autre comme soi-même, que l’Amour est essentiel pour se relier à notre Créateur et vivre la mort comme le plus bel acte d’amour.
Un ouvrage qui fait un bien immense car l’espérance s’y donne à voir.

L’espérance
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