Quatrième marche : Croire en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme

Réconciliés avec Dieu et enracinés dans le Christ, nous sommes rendus capables, par la grâce de notre baptême, de confesser notre foi en Jésus, le Verbe de Dieu fait chair.

Présentation audio de cette marche
(à écouter en parcourant cette page web ou en feuilletant le carnet)

Marche 4

MESSAGE DU PAPE AUX JEUNES

2. Enracinés et fondés dans le Christ
Pour mettre en lumière l’importance de la foi en Dieu dans la vie des croyants, je voudrais m’arrêter sur les trois expressions employées par saint Paul dans cette citation : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi ». Nous pouvons y voir trois images. « Enraciné » évoque l’arbre et les racines qui le nourrissent. « Fondé » se réfère à la construction de la maison. « Affermi » renvoie à la croissance de la force physique ou morale. Ces images sont très parlantes. Avant de les expliquer, je note simplement qu’il s’agit, du point de vue grammatical, de passifs : c’est le Christ lui-même qui a l’initiative d’enraciner, de fonder et d’affermir les croyants.
La première image est celle de l’arbre, solidement planté au sol par ses racines, qui le stabilisent et le nourrissent. Sans racines, il serait emporté par le vent et mourrait. Quelles sont nos racines ? Il y a bien sûr nos parents, notre famille et la culture de notre pays, qui constituent un aspect très important de notre identité. La Bible en dévoile un autre. Le prophète Jérémie écrit : « Béni l’homme qui se confie dans le Seigneur, dont le Seigneur est la foi. Il ressemble à un arbre planté au bord des eaux, qui tend ses racines vers le courant : il ne redoute rien quand arrive la chaleur, son feuillage reste vert ; dans une année de sécheresse, il est sans inquiétude et ne cesse de porter du fruit. » (Jr 17, 7-8)
Étendre ses racines, c’est donc pour Jérémie mettre sa confiance en Dieu, dans la foi. En Dieu nous puisons notre vie. Sans lui nous ne pouvons pas vivre vraiment. « Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est dans son Fils. » (cf. 1 Jn 5, 11) Et Jésus lui-même se présente comme notre vie (cf. Jn 14, 6). C’est pourquoi la foi chrétienne ne consiste pas seulement à croire en des vérités, mais c’est avant tout une relation personnelle avec Jésus Christ. C’est la rencontre avec le Fils de Dieu qui donne à notre vie un dynamisme nouveau. Quand nous entrons dans une relation personnelle avec Lui, le Christ nous révèle notre propre identité, et, dans cette amitié, la vie grandit et se réalise en plénitude.

DANS LA BIBLE

ANCIEN TESTAMENT
Le Christ, Temple véritable, accomplit en son corps cette prophétie d’Ézéchiel : de son cœur jaillissent des fleuves d’eau vive.

Livre d’Ézéchiel 47, 1.8-9.12 : 1 L’homme qui me guidait me fit revenir à l’entrée du Temple, et voici : sous le seuil du Temple, de l’eau jaillissait en direction de l’orient. 8 Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l’orient, elle descend dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. 9 En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. 12 Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »

NOUVEAU TESTAMENT
Qui est Jésus ? Ses actes et ses paroles nous invitent à nous poser la question. Pour être en mesure de donner une réponse, Jésus nous exhorte à entrer en relation personnelle avec lui.

Évangile selon saint Marc 8, 27-29 : 27 Jésus s’en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il les interrogeait : « Pour les gens, qui suis-je ? » 28 Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. » 29 Il les interrogeait de nouveau : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prend la parole et répond : « Tu es le Messie. »

Évangile selon saint Jean 4, 7.9-14 : Jésus s’était assis au bord d’un puits. 7 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » 9 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » 10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » 11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l’eau vive ? 12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » 13 Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; 14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif : et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »

Évangile selon saint Jean 15, 5 : Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

MAGISTERE

CONCILE VATICAN II
Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, s’est lui-même fait chair, afin que, homme parfait, il sauve tous les hommes et récapitule toutes choses en Lui. Le Seigneur est le terme de l’histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs de l’histoire et de la civilisation, le centre du genre humain, la joie de tous les cœurs et la plénitude de leurs aspirations. (Gaudium et Spes, n°45)

CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE
Pourquoi le Verbe s’est-il fait chair ?
Avec le Credo de Nicée-Constantinople, nous répondons en confessant : « Pour nous les hommes et pour notre salut Il descendit du ciel ; par l’Esprit Saint, Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme. » (CEC n°456)

L’événement unique et tout à fait singulier de l’Incarnation du Fils de Dieu ne signifie pas que Jésus Christ soit en partie Dieu et en partie homme, ni qu’Il soit le résultat du mélange confus entre le divin et l’humain. Il s’est fait vraiment homme en restant vraiment Dieu. Jésus Christ est vrai Dieu et vrai homme. Cette vérité de foi, l’Église a dû la défendre et la clarifier au cours des premiers siècles face à des hérésies qui la falsifiaient. (CEC n°464)

ENSEIGNEMENT DES PAPES
L’homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne rencontre pas l’amour […]. C’est pourquoi le Christ Rédempteur révèle pleinement l’homme à lui-même. […] L’homme qui veut se comprendre lui-même jusqu’au fond […] doit, avec ses inquiétudes, ses incertitudes et même avec sa faiblesse et son péché, avec sa vie et sa mort, s’approcher du Christ. Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être. (Jean Paul II, Redemptor Hominis, n°10)

PAROLES DE SAINTS

Saint Irénée de Lyon : « Telle est la raison pour laquelle le Verbe s’est fait homme, et le Fils de Dieu, Fils de l’homme : c’est pour que l’homme, en entrant en communion avec le Verbe et en recevant ainsi la filiation divine, devienne fils de Dieu. » (Contre les hérésies, 3)

Sainte Thérèse d’Avila : « Imaginez que le Seigneur est tout près de vous, et regardez avec quel amour et avec quelle humilité il vous instruit. Croyez-moi, faites tout votre possible pour ne jamais vous séparer d’un si bon ami. Si vous vous habituez à le garder près de vous, et s’il voit que vous le faites avec amour et que vous vous efforcez de le contenter, vous ne pourrez plus, comme on dit, vous en débarrasser ; il ne vous manquera jamais, il vous aidera dans toutes vos difficultés, il sera partout avec vous. Pensez-vous que ce soit peu de chose d’avoir un tel ami à vos côtés ? » (Chemin de Perfection, 26)

QUESTIONS


1. Qui est Jésus pour moi ? Pourquoi ai-je envie de mieux le connaître ? Est-ce que je sais dire la foi de l’Église sur Jésus ?
2. Quelle sont les grandes étapes de ma relation avec Jésus Christ jusqu’à aujourd’hui ?
3. Avec quels mots puis-je dialoguer avec lui ? Quelles sont mes joies et mes difficultés dans la prière ?
4. « En-dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » : comment cette phrase éclaire-t-elle le mystère de l’alliance entre la grâce de Dieu et ma liberté ?

POUR ALLER PLUS LOIN

 Grâce et liberté : le mystère du surnaturel
La grâce est une participation à la vie de Dieu, elle nous introduit dans l’intimité de la vie trinitaire : par le Baptême le chrétien participe à la grâce du Christ, Tête de son Corps. Comme un « fils adoptif », il peut désormais appeler Dieu « Père », en union avec le Fils unique. Il reçoit la vie de l’Esprit qui lui insuffle la charité et qui forme l’Église. (CEC n°1997)

La vocation à la vie éternelle est surnaturelle. Elle dépend entièrement de l’initiative gratuite de Dieu, car Lui seul peut se révéler et se donner Lui-même. Elle surpasse les capacités de l’intelligence et les forces de la volonté humaine, comme de toute créature. (CEC n°1998)

La libre initiative de Dieu réclame la libre réponse de l’homme, car Dieu a créé l’homme à son image en lui conférant, avec la liberté, le pouvoir de Le connaître et de L’aimer. L’âme n’entre que librement dans la communion de l’amour. Dieu touche immédiatement et meut directement le cœur de l’homme. Il a placé en l’homme une aspiration à la vérité et au bien que Lui seul peut combler. Les promesses de la « vie éternelle » répondent, au-delà de toute espérance, à cette aspiration. (CEC n°2002)

Carnet du pèlerin - JMJ Madrid 2011