P. Arnaud Mougin : Le sacerdoce comme « présence »

Paris Notre-Dame du 10 juin 2021

Neuf ans de sacerdoce heureux et une tranquillité confiante. C’est ce qui émane du P. Arnaud Mougin, qui prend la charge de la paroisse Ste-Rosalie à la rentrée. Une première mission de curé pour ce prêtre de 47 ans.

© Laurence Faure

« Neuf ans après ton ordi-nation, est-ce que c’est comme tu l’imaginais ? », lui a récemment demandé un « confrère ». « Non, a répondu le P. Arnaud Mougin sans sourciller. C’est bien mieux. » « J’ai reçu beaucoup de joie, largement au-delà de ce que j’imaginais, détaille-t-il, du haut de sa stature à l’allure tranquille. Témoin de l’intime des joies, des chemins, des épreuves des gens. » Cette présence, comme prêtre, auprès de « ceux qui souffrent » ou qui sont en demande, il la vit comme « témoin du Christ et de la présence de l’Église auprès de tous ». « En visitant des malades ou des familles, qui, par exemple, ont “trinqué” pendant la crise sanitaire, on se rend compte que notre ministère nous dépasse : ce n’est pas ma petite personne qui vient, mais le prêtre ordonné pour le Christ. » Ordonné pour le diocèse de Paris en 2012, le prêtre de 47 ans, qui est aussi membre de la Société Jean-Marie Vianney, prendra sa première charge de curé à Ste-Rosalie (13e) à la rentrée, après avoir été vicaire à St-Ferdinand-des-Ternes (17e) puis, ces quatre dernières années, à St-Augustin (8e). Également aumônier national du mouvement des Scouts unitaires de France pour la branche des jeannettes, durant trois ans, le P. Mougin, « qui a baigné dans le scoutisme » depuis son enfance, a aimé être au contact des jeunes. Comme lorsqu’il était en charge du catéchisme, de l’aumônerie, ou de la messe des familles... « J’apprécie le côté “simplicité” et “exigence” de la jeunesse, confie-t-il. On ne peut pas se cacher lorsqu’ils posent des questions. Ils ont besoin de réponses claires. » Sa première mission de curé ? « C’est à la fois enthousiasmant et impressionnant, lâche-t-il. Un mélange de joie de voir se déployer son sacerdoce et de conscience de la responsabilité de la charge. » Avec une vision du sacerdoce résolument tournée vers la communauté. « J’aime bien l’image du pape François, disant qu’un pasteur doit être imprégné de l’odeur de ses brebis, explique-t-il. Je m’en suis davantage rendu compte durant la crise : l’enjeu du sacerdoce n’est pas tant d’organiser mille activités que de savoir être présent et accessible à tous, sans se cantonner à des horaires de permanence. » L’ancien ingénieur, entré au Séminaire à 32 ans, a aussi apprécié travailler avec les prêtres et le conseil pastoral de St-Augustin, sur les talents de la paroisse et des paroissiens, dans le cadre du parcours Talenthéo. « C’est précieux de s’appuyer sur les compétences de la société civile, constate-t-il. De réfléchir à l’ADN de la communauté et de faire en fonction, sans partir dans toutes les directions. » Et de le vivre de manière familiale. « J’aime l’idée que la paroisse soit un lieu de vie, en plus du lieu de la messe et de la prière, ajoute-t-il. Que des parents puissent passer boire une bière, que les enfants viennent lire ou jouer… Que l’on vienne à la paroisse comme on rentre à la maison ; y compris si on est éloigné de l’Église. » Il conclut : « Mais l’essentiel de ma vie de prêtre est de fonctionner avec Dieu, en privilégiant l’oraison sur “l’activisme”. C’est le Bon Dieu qui gère et je le laisse travailler. »

Par Laurence Faure @LauFaur

Sainte-Rosalie (13e)
Nombre dʼhabitants : 11 274.
Un peu d’histoire : L’église est nommée ainsi en l’honneur de sainte Rosalie de Palerme, patronne de sœur Rosalie Rendu, de la congrégation des Filles de la charité de saint Vincent de Paul, représentée sur un vitrail de l’église. La bienheureuse se dédia aux plus pauvres de ce quartier de la place d’Italie, et soutint Frédéric Ozanam dans la création de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, dont une antenne est basée à la paroisse. 50, boulevard Auguste-Blanqui, 13e.