Laudato Si’ : « Que chaque paroisse, chaque paroissien, puissent s’inspirer mutuellement »

Paris Notre-Dame du 2 septembre 2021

Dimanche 19 septembre, une journée Laudato Si’ se tiendra à la chapelle St-Louis de la Pitié-Salpêtrière. Organisée par le groupe de travail diocésain monté à l’issue de l’Assemblée plénière des évêques de novembre 2019, elle a pour objet principal de créer du lien, dans la fraternité, autour de ce texte. Explications de Sibylle Parant, ingénieur agronome engagée dans l’application de l’encyclique au sein du diocèse, et de Gaspard Chameroy, animateur de communautés pour la Croix-Rouge française participant à l’organisation de cette journée.

Paris Notre-Dame – Pouvez-vous revenir sur la genèse de cet événement ?

Sibylle Parant – À l’issue de l’Assemblée plénière des évêques, à l’automne 2019, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a missionné François­-Xavier et Valérie O’Mahony de réfléchir, avec un petit groupe, à l’application de l’encyclique du pape Laudato Si’ au sein du diocèse. Ce groupe, que j’ai rejoint à l’été 2020, a organisé, un an plus tard, un atelier de travail au cours du Congrès Mission. Ces réflexions ont donné lieu à douze propositions. Elles s’articulent autour de trois volets : la sensibilisation et la formation des fidèles à l’écologie intégrale, la mise en œuvre de l’encyclique dans le diocèse y compris sur le plan de la solidarité et l’exemplarité du diocèse en la matière. Ces propositions ont été présentées au conseil de l’archevêque au printemps dernier qui en a retenu une : l’organisation d’un événement diocésain.

Gaspard Chameroy – Nous avions carte blanche pour organiser cette journée. Nous avons voulu sortir de la formule classique : tables rondes, échanges. On parle de plus en plus de Laudato Si’. Le texte est de plus en plus connu. Nous avions le sentiment qu’il fallait, plutôt que d’en parler, passer à l’action, inspirer les paroisses qui ne sont pas encore engagées, à Paris, dans cette conversion. Nous avons ainsi pensé cette journée un peu comme une « ker messe ». L’idée est que les paroisses se rassemblent, se rencontrent autour de l’archevêque et de cette question écologique. Dans l’après­-midi, tous ceux qui ont déjà mis en place des initiatives dans leur paroisse pourront les présenter. Cette journée est faite pour que chaque paroissien, pour que chaque paroisse, puissent s’inspirer mutuellement.

P. N.-D. – Vous misez sur les paroissiens, la cellule paroissiale. De fait, dans les diocèses, ce sont les fidèles qui se sont emparés le plus rapidement de ce texte. Comment expliquez-vous ce mouvement ascendant plutôt que descendant ?

S. P. – Pour moi, Laudato Si’ propose une approche du local. C’est l’expérience du réel, du lien entre les personnes. Et cela, cette dynamique, s’expérimente dans l’Église, à l’échelle d’une paroisse. Le diocèse a un vrai rôle d’encouragement, de soutien, mais la dynamique principale vient de la base (voir PND n° 1848). Laudato Si’ est un sujet incarné. Par ailleurs, toute action juste naît, selon moi, d’une conversion individuelle profonde. Et c’est encore plus le cas à propos de la question écologique, qui peut paraître, d’un point de vue extérieur, moralisatrice.

G. C. – Si cette conversion ne se fait pas à l’échelle individuelle, le sujet reste lointain. Personnellement, Laudato Si’ m’a permis d’avoir une vraie cohérence dans ma foi. Elle a réconcilié cet appel vers les pauvres, cette injonction à s’engager pour l’amour de son prochain et ma relation à la nature, cette maison commune où nous vivons tous ensemble. Je n’arrivais pas, auparavant, à faire le lien, à le comprendre. Je pensais que l’Église était en retard sur ces questions de société. Ce texte réconcilie tout. De toute façon, avec la question écologique, l’approche « top and down » ne fonctionne pas au sein de l’Église tout comme au sein de la société. Et quand celle¬ci est portée par des experts, elle n’est pas écoutée.

P. N.-D. – Pourquoi cette journée était-elle l’une de vos propositions ?

S. P. – C’était déjà un message fort que le pape François consacre sa première encyclique à l’éco logie. Que le diocèse organise une journée, en pré sence de l’archevêque, est aussi un message envoyé aux fi dèles. Proposer un moment de rencontre, d’échange de bonnes pratiques, créer un réseau, sont des excellents moyens pour le diocèse de soutenir ces initiatives en mettant du lien. Et qui sait, peut être que cela permettra, un jour, de missionner une personne à cette cause particulière dans le diocèse ?

G. C. – C’est aussi l’occasion de vivre, d’expérimenter la fraternité dont parle le pape François. L’amour du prochain passe par la fraternité qui induit, aussi, la protection d’un habitat commun. C’est pour cela que nous pensions au terme de « kermesse » pour parler de cette journée. Nous voulons vraiment proposer un événement fraternel avant tout.

P. N.-D. – Comment envisagez-vous la suite ?

G. C. – J’aimerais qu’il puisse y avoir dans les paroisses autant de formations, d’ateliers autour de cette question qu’autour de la Doctrine sociale de l’Église. Laudato Si’ est un excellent moyen d’évangélisation. C’est, aussi, l’occasion de penser la paroisse d’une manière différente. Comme un lieu de partage, d’échange, de vie. Que ce ne soit plus uniquement le lieu où les enfants suivent le catéchisme, les fiancés leur préparation au mariage… mais aussi un vrai lieu de vie.

Propos recueillis par Isabelle Demangeat

La journée du 19 septembre en détails

À l’occasion du Temps pour la Création, la journée se tient le dimanche 19 septembre, de 11h à 17h, à la chapelle St-Louis de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (13e).

◗ Au programme :
 Messe, à 11h, présidée par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.
 Temps de rencontre autour d’un déjeuner sur l’herbe.
 Autour de 14h30 : carrefour d’initiatives pour partager ce qui peut être mis en place en paroisse.
 Fin de la journée à 17h.
◗ L’événement est à destination de tous les paroissiens parisiens et personnes désireuses de découvrir ou de renouveler leur vocation à prendre soin de la Création.
◗ Les fidèles sont invités à se rapprocher de leur paroisse pour se rendre, à pieds, de leur paroisse à la chapelle St-Louis l’hôpital
de la Pitié-Salpêtrière, pour 11h.
◗ En raison des conditions sanitaires actuelles, le nombre de places est limité.

S’inscrire à l’événement est donc nécessaire

Plus d’informations :
parislaudatosi@gmail.com

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