Intervention du cardinal André Vingt-Trois sur les suite à donner à l’Avent 2014

Cathédrale Notre-Dame de Paris – samedi 10 janvier 2015

Lors de la célébration d’action de grâce pour l’Avent 2014, le cardinal a proposé quelques pistes pour que la dynamique engagée se poursuive dans le temps.

 Voir le compte-rendu de la matinée.

Voilà que se pose à présent cette question : « Maintenant, qu’allons-nous faire ? »

D’abord, je voudrais vous dire que j’ai eu la chance cette semaine de rencontrer le Pape et de lui dire un mot de notre mission. Cela me permet donc de vous transmettre ses encouragements et sa bénédiction pour tous ceux qui essayent de vivre en chrétiens dans cette ville de Paris. L’Avent 2014 n’est pas le terme de notre mission. Le terme de notre mission, c’est la fin des temps !

Depuis plusieurs années, nous avançons pas à pas avec persévérance pour nous rendre chaque année plus disponibles à l’appel du Christ et à la mission qu’il veut nous confier en ce temps. L’Avent 2014 a été une étape dans ce chemin. C’est en même temps un point de départ pour la suite de notre année de la mission.

Je voudrais simplement vous proposer quelques points d’attention pour ces mois qui viennent, afin de permettre au travail que vous avez accompli de porter son fruit.

Le premier point d’attention, c’est évidemment de ne pas oublier.
Déjà ce matin, nous avons entrepris cette démarche pour faire mémoire, pour ne pas oublier ce que nous avons réalisé. Il ne s’agit pas de tirer de nous un portrait de missionnaire accompli, mais de ne pas oublier les personnes que nous avons pu rencontrer, les relations que nous avons pu initier, les attentes que nous avons pu susciter dans le cœur des hommes. Le premier objectif, c’est donc de garder des liens, des contacts, de continuer d’aller au-devant de nos frères. Si Dieu le veut, peut-être retrouverez-vous l’une ou l’autre personne que vous avez rencontrée au cours de cet Avent, et peut-être en rencontrez-vous d’autres de nouveau. Le premier pas qui coûte, c’est d’accepter de se déclarer comme chrétien, comme disciple du Christ. Ce premier pas que nous avons franchi, il faut le maintenir actif, en saisissant les occasions qui se présentent de partager ce que nous avons reçu.

La deuxième piste de travail : comment chaque paroisse va-t-elle exploiter son travail ?
Les conseils pastoraux et les paroissiens dans leur ensemble ont vécu quelque chose d’un peu exceptionnel. Comment ne pas laisser retomber la mobilisation ? Comment jalonner notre parcours de l’année qui vient par des moments plus forts, des rendez-vous, des invitations, des événements peut-être à susciter, en particulier au cours de la semaine Sainte, bref comment garder vivante la flamme de la mission au cœur d’une paroisse ? Comment garder actif le souci d’annoncer le Christ ?

La troisième piste que je voudrais suggérer, c’est d’être attentifs aux moyens dont nous disposons pour témoigner de l’amour de Dieu.
La ville de Paris, comme beaucoup d’agglomérations, cache un certain nombre de misères, d’inquiétudes, de désespoirs, de solitudes, d’abandon, d’isolement… Depuis des années nos paroisses s’efforcent d’être proches de ceux que la vie maltraite. Cela fait partie de la mission et du témoignage de l’Église d’être au premier rang de ceux qui combattent les souffrances et les injustices. Depuis plusieurs années, un bon nombre de paroisses s’ouvrent pendant l’hiver à travers le mouvement d’Hiver Solidaire. Cette initiative qui reste statistiquement très modeste par rapport aux grands besoins de la ville, demande une participation forte pour assurer un accueil vraiment personnel et pas simplement un toit. Cela nécessite des personnes qui acceptent de passer la soirée et la nuit pour entourer ceux qui sont accueillis. Mais je pourrais aussi bien évoquer la présence des chrétiens aux gens de la rue, à travers « Aux captifs, la Libération », comme beaucoup d’autres initiatives qui manifestent que l’amour du Christ est actif à travers nous. La mission de l’Église : c’est d’annoncer Jésus-Christ. Cette annonce du Christ est vérifiée, attestée par la capacité que nous avons d’agir au nom du Christ, pas simplement de distribuer généreusement notre parole mais aussi de mettre en œuvre ce que nous disons.

Enfin une dernière piste sur laquelle je voudrais insister parce que les événements que nous vivons nous montrent à quel point elle est importante, c’est l’engagement de tous, quelle que soit notre situation de famille ou notre âge, dans la responsabilité éducative. Il faut que les enfants de notre pays apprennent à exercer leur esprit critique. Il faut que les enfants de notre pays découvrent et croient que l’avenir n’est pas simplement la chance au loto, une carrière exceptionnelle ou le chômage. Il faut que les enfants de notre pays développent et soient encouragés à développer leur générosité pour le service des autres. C’est un état d’esprit, c’est la manière dont nous vivons les uns avec les autres, dont nous développons notre attachement à un avenir qui ne soit pas simplement un avenir de consommateurs mais qui soit un avenir de constructeurs.

Enfin, je vous invite à suivre l’actualité des initiatives paroissiales sur le site du Diocèse de Paris où vous avez régulièrement des informations, ainsi que dans Paris Notre-Dame, notre journal diocésain qui vous donne chaque semaine des moyens de vivre la foi chrétienne en ce temps.
Que le Seigneur fortifie en vous le désir d’annoncer la bonne nouvelle du Christ. Nous nous confions à Marie sa Mère, dont cette église est la maison.

+André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris

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