Saint Jean-Marie Vianney

Repères biographiques du saint Curé d’Ars

Que peut nous dire, en 2009, la frêle figure de Jean-Marie Vianney (1786-1859), curé de campagne de la Restauration, proposé par l’Eglise comme modèle de prêtre, exemple de sainteté (canonisé en 1925), et patron de tous les curés ?

Au-delà des éléments sensibles ou extraordinaires de son existence (ses combats nocturnes contre le démon – “le grappin”, comme il le nommait –, sa vie passée dans une pauvreté choisie, ses pénitences – son visage émacié semblait pourtant toujours sourire !), nous découvrons chez le curé d’Ars, les fruits de la force de sa prière, de sa prédication passionnée de l’amour de Dieu et de sa foi vive dans le sacrement de l’Eucharistie. « Il est là… », avait-il l’habitude de répéter en regardant le tabernacle.

15 à 17 heures au confessional

Ordonné prêtre en 1815, puis nommé curé du petit village d’Ars en 1821, il traverse d’incessants obstacles,matériels et spirituels (tentations de découragement et de fuite…)mais l’authenticité de sa vie sacerdotale ouvre un chemin vers Dieu pour un nombre incalculable de personnes, durant son existence et après sa mort. De partout, on vient pour l’approcher, l’écouter, être guéri et libéré du péché (15 à 17 heures passées quotidiennement au confessionnal ; 30 000 pèlerins à Ars en 1832, plus de 100 000 en 1858 !) Lorsque le pape Jean-Paul II disait aux prêtres présents à N.-D. de Paris le 30 mai 1980 : « Le curé d’Ars demeure pour tous les pays un modèle hors pair, à la fois de l’accomplissement du ministère et de la sainteté du ministre », il n’entendait pas proposer saint Jean-Marie Vianney comme un objectif à atteindre, mais plutôt comme un grand frère dans le sacerdoce, un témoin de l’Évangile qui ouvre une voie de sainteté.

Devenir des saints

En lui est lancé un puissant appel spirituel qui défie parfois la logique et la raison,mais qui engage les chrétiens à prendre leurs responsabilités, puisque tous participent selon leur état à l’unique sacerdoce du Christ. L’exemple d’une vie entièrement donnée à Dieu et aux hommes permet de proposer encore aujourd’hui un message à tout un chacun. « Je n’ai pas autre chose à vous prouver que l’indispensable obligation où nous sommes de devenir des saints », disait Jean-Marie Vianney. Et devant ses auditeurs inquiets de telles exigences, il ajoutait pour les encourager : « Les saints n’ont pas tous bien commencé,mais ils ont tous bien fini ! » • P. Pascal Thuillier

« Le moyen le plus sûr d’allumer ce feu [l’amour de Notre-Seigneur] dans le cœur des fidèles, c’est de leur expliquer l’Évangile, ce livre de l’amour où Notre Sauveur se montre à chaque ligne dans l’amabilité de sa douceur, de sa patience, de son humilité, toujours le consolateur et l’ami de l’homme, ne lui parlant que d’amour et l’engageant à se donner tout entier à Lui, et ne lui répondant que par l’amour. »
Jean-Marie Vianney Curé d’Ars, Sa pensée, son cœur, Les éditions du Cerf 2013, p.127

Le sacrement de l’ordre : évêques, prêtres et diacres