Vivre la conversion durant la Semaine sainte

Paris Notre-Dame du 9 avril 2020

La pandémie qui frappe le monde et la France nous oblige à imaginer d’autres formes d’initiatives pastorales. Elle soulève beaucoup d’interrogations sur la façon de maintenir le lien entre nous, de rester présent auprès des plus fragiles… Elle pose aussi la question de Dieu. Afin de nous aider dans ce temps éprouvant, nous avons décidé d’ouvrir cette page à des prêtres de Paris, afin qu’ils puissent nous nourrir de leurs réflexions.

Le P. Vincent Guibert est curé de N.-D. de l’Arche d’Alliance (15e).
© Céline Marcon

Beaucoup se demandent : comment faire pour se confesser avant Pâques ? De nombreux fidèles qui avaient l’habitude de se confesser se disent « où puis-je trouver un prêtre puisque je ne peux pas sortir de chez moi ?

Ce confinement subi peut être un moment pour redécouvrir que l’Église enseigne qu’un acte de contrition parfaite efface les péchés. Chacun peut donc sans tarder demander pardon à Dieu, exprimer son repentir sincère, et prendre l’engagement devant le Seigneur de se confesser dès que possible.

L’épidémie que nous vivons est aussi l’occasion d’accueillir à nouveau le trésor de l’Écriture. Nous trouvons ainsi dans la première lettre de saint Pierre cette affirmation consolante : « la charité couvre une multitude de péchés » (1 P 4, 8). Nous pouvons aussi évoquer le Livre des Proverbes (10, 12) qui proclame : « la haine suscite des querelles, l’amour couvre toutes les offenses ».

L’Écriture est donc unanime pour nous inviter à vivre en Bon Samaritain ou en ange gardien vis-à-vis des autres. Soyons donc inventifs dans la charité et prenons soin les uns des autres !

Voici quelques idées pour vivre personnellement ou en famille la grâce de la conversion :

Ce qui est accessible à tous, célibataire ou en famille, c’est de prier le Notre Père pour une personne que nous avons du mal à aimer. Osons dire avec sérieux « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » ! Évidemment cette prière du Notre Père est renforcée si j’écris une lettre de pardon à cette personne ou si je l’appelle pour me réconcilier avec elle. Jean-Paul II aimait répéter : « donne le pardon et tu obtiendras la paix ». En période de confinement, le gros chantier est évidemment la famille, avec les enfants, les adolescents, les parents, à l’intérieur…

C’est un temps d’entraînement que le Seigneur nous offre, un temps dans lequel, en vivant à l’étroit dans nos appartements ou studios parisiens, nous sommes appelés à faire des exercices de charité continuels.
Pour les parents, combien de fois par jour, le Seigneur donne l’opportunité de regarder les enfants avec tendresse, ou le conjoint avec une patience aimante ; de modérer le ton de notre voix même si autour de nous règne un désordre inattendu.

Pour les enfants, ce temps est clairement un apprentissage de l’obéissance et de la patience. Apprendre à rendre service, à mettre le couvert, à cuisiner, à vider la poubelle plutôt que de rester les yeux rivés sur un écran.

Vous pouvez le soir vivre une demande de pardon familial de la manière suivante : allumer une bougie signe de l’espérance que Dieu dépose en nos cœurs, commencer par un signe de croix, lire un texte de la Bible, prendre un temps de silence puis écrire quelques prénoms de personnes que vous avez pu blesser ou de personnes qui vous ont blessé, poursuivre par un Notre Père et conclure avec un chant.

Cette semaine sainte qui approche peut vraiment être un temps béni. Que chaque personne, chaque famille soit inventive pour vivre une vraie conversion avant Pâques pour retrouver dans quelques semaines son église paroissiale pour la messe et tenir sa promesse : avoir la joie de se confesser !

P. Vincent Guibert

Épidémie du coronavirus

Prier