Le pallium, d’hier à aujourd’hui

Paris Notre-Dame du 21 juin 2018

Le 29 juin, place Saint-Pierre, à Rome, en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, recevra le pallium des mains du pape François. Explications.

© Vatican Media

Brodées sur la laine blanche du pallium, six croix de soie noire. « Elles symbolisent les plaies du Christ en croix », explique le P. Norbert Hennique, liturgiste et vicaire à N.-D. de l’Assomption de Passy (16e). Comme nombre d’ornements liturgiques, le pallium est issu d’une tradition vestimentaire antérieure à la tradition chrétienne. « Ce “manteau”, d’origine grecque, adopté par les Romains, était une pièce de laine dont on se drapait de diverses façons, ajoute le prêtre. Au fil du temps, le pallium, porté par les archevêques métropolitains dès les premiers siècles de l’Église, a évolué en une bande de tissu placée sur les épaules, par-dessus la chasuble. » En témoignent, à Arles (Bouches-du-Rhône), les deux pallia les plus anciens connus en France, ayant appartenu à saint Césaire, conservés dans cette même ville, dont il fut évêque au début du VIe siècle. La fonction liturgique du pallium est, elle, un emprunt au vêtement du même nom porté par les empereurs byzantins, en symbole d’autorité. « C’est une des traditions qui a peu changé depuis les premiers siècles du christianisme », continue le P. Hennique, en rappelant que chaque archevêque métropolitain dans le monde se voit traditionnellement « imposer » le pallium par le pape, à Rome, l’année de sa nomination.

Quelques modifications de procédure ont toutefois été apportées par le pape François en 2015. Aujourd’hui, si l’archevêque reçoit son pallium des mains du pape à Rome, il se le fait imposer au sein de son diocèse par le nonce apostolique. C’est donc Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France, qui imposera le pallium à Mgr Michel Aupetit, nouvel archevêque de Paris, le 7 octobre prochain, à N.-D. de Paris (4e), à 18h30, en présence des évêques d’Île-de-France. Une façon d’associer les fidèles et d’exprimer la synodalité dans l’Église, axe de réforme cher au pape François. Une évolution symbolique, pour une tradition bien ancrée. Tout comme la confection des pallia, tissés dans les ateliers des sœurs bénédictines de Sainte-Cécile-du-Trastevere à Rome. La laine utilisée, symbolisant la brebis perdue portée sur les épaules du Bon Berger, est en effet tondue sur deux agneaux bénis chaque année par le pape, coutume maintenue depuis le IVe siècle, le 21 janvier, jour de la fête de sainte Agnès, martyre romaine.

Ainsi les pallia seront-ils bénis à leur tour par le pape lors de la messe célébrant la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, le 29 juin prochain, place Saint-Pierre, à Rome, en présence des 14 nouveaux cardinaux créés la veille par le pontife. En 2017, 36 archevêques, issus des cinq continents, avaient reçu le pallium. Parmi eux, Mgr François Kalist, archevêque de Clermont (Puy-de-Dôme) et Mgr Jean-Pierre Cottanceau, archevêque de Papeete (Polynésie française). « Le 29 juin, avant de recevoir son pallium, Mgr Michel Aupetit prononcera un serment solennel de fidélité au souverain pontife devant le tombeau de saint Pierre, précise encore le P. Hennique. Car le pallium symbolise la communion de l’Église locale avec le successeur de Pierre : chaque archevêque est appelé à entretenir un lien de communion avec le siège de Pierre, comme avec les autres évêques de sa province ecclésiastique. Pour autant, il n’a pas d’autorité sur la gouvernance des diocèses autres que le sien. Le pallium n’est pas un signe de supériorité. »

Laurence Faure

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