Naissance d’une vocation

Paris Notre-Dame du 24 mai 2018

Laurence Pouderoux, 24 ans, fait partie de la génération montante des jeunes chanteurs lyriques français. Bénéficiaire d’une bourse de la Fondation Notre Dame, elle intégrera le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, à la rentrée prochaine, après treize années passées au sein de la Maîtrise Notre-Dame de Paris.

© Priscilia de Selve

Une vocation tient parfois à peu de choses. Des parents mélomanes mais « pas musiciens » ; des grands frères et sœurs passés par la même école à horaires aménagés à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) – sa ville natale – dont elle suit naturelle ment les traces ; la pratique d’un instrument – la guitare classique dans son cas, « comme ma grande soeur ». Et voilà Laurence Pouderoux, 24 ans, dont treize années passées au sein de la Maîtrise Notre-Dame de Paris, lancée dans une carrière qui pourrait la mener loin. La jeune femme qui nous fait face en ce matin de mai, l’avoue très simplement : c’est « par hasard » qu’elle a découvert le chant. En 2003, pour suivre son père, comptable, sa famille déménage à Paris. Laurence poursuit alors ses cours de guitare au conservatoire du 14e arrondissement, tout en intégrant une classe de chant choral. Son joli brin de voix est vite remarqué par sa professeure. « Comme j’avais l’air d’aimer chanter, mes parents m’ont proposé d’entrer dans un chœur. Mais ce n’était pas encore une vocation. » Cela le deviendra. En 2005, elle passe et réussit l’audition qui lui ouvre les portes du Chœur d’enfants de la Maîtrise Notre- Dame de Paris. À 11 ans, ses journées se partageront désormais entre ses cours au collège Notre-Dame de Sion (6e), le matin, et ses après-midi à la Maîtrise. Mais, il lui faudra encore ronger son frein durant une année préparatoire, avant de pouvoir intégrer la classe de Lionel Sow, charismatique directeur du Chœur d’enfants. « Son amour de la musique, sa capacité à obtenir de nous le meilleur, son style, sa recherche de l’excellence m’ont profondément marquée. C’est le genre de personne à éveiller des vocations », se souvient la jeune femme, visiblement émue. Après son bac, et sur les conseils de son père, elle intègre l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), au département Japon. Pourquoi cette langue ? « Parce que l’Est me fascine, et que la musicalité de la langue m’a séduite. » La musique, encore et toujours donc. Dans le même temps, elle intègre le Chœur d’adultes de la Maîtrise Notre-Dame de Paris et se voit octroyer une des bourses délivrées par la Fondation Notre Dame. Licenciée de l’Inalco en 2015, elle peut désormais se consacrer entièrement au chant. « Au sein de la Maîtrise, j’ai eu la chance de travailler avec des professeurs remarquables, comme Rosa Dominguez ou Paul Triepels. » Une qualité d’enseignement qui la pousse à présenter le très sélectif concours d’entrée du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en février dernier. Pari réussi, puisqu’en septembre prochain, elle intégrera le prestigieux établissement. Mais elle n’oublie pas pour autant la Maîtrise qui l’a formée. « C’est une structure que j’aime tout particulièrement et j’espère bien pouvoir encore travailler avec eux ponctuellement. » Mais c’est à la scène, désormais, que Laurence veut se former. Pour pouvoir – peut-être – un jour chanter à l’opéra, « un rêve ! » Et de citer Barbara Hannigan, Patricia Petitbon ou Anna Netrebko parmi les figures qui l’inspirent aujourd’hui. Chanter dans de petits ensembles la tente aussi. Répertoire baroque ou renaissance, musiques anciennes, la jeune soprano n’a peur de rien. « Mon répertoire est large et tout m’intéresse », sourit-elle. Ce qui n’était pas une vocation l’est bel et bien devenu.

Priscilia de Selve

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