Retraite à Paray-le-Monial, avec des personnes sans domicile ?

"Nous sommes pétris de la même vulnérabilité"

Daphné a fait le Parcours Espérance de la Session de Paray-le-Monial de juillet. Une bonne occasion de se découvrir et de vivre un temps de retraite particulier.

Le tout premier rendez-vous de notre temps fort à Paray-Le-Monial a lieu, comme chaque année, à 8h devant la paroisse des Blancs Manteaux. Certains viennent en habitués, beaucoup de visages leurs sont connus « Bonjour Claude », « Salut Sophie », « Hé Salut ! … comment tu t’appelles déjà.... ça va ? ». Pour d’autres, venus seuls, la rencontre est plus audacieuse... Ils ne connaissent personne, entendent parler de Paray-le-Monial pour la 1ère fois, n’ont peut-être jamais participé à un temps d’Église.

Les provenances sont multiples entre les Missionnaires de la Charité, Aux Captifs La Libération, l’Association Pour l’Amitié, l’Association Lazare. Les situations de vie sont tout aussi panachées : quand certains vivent dans la rue, d’autres sont en colocation ; quand les uns logent seuls, les autres habitent en foyer d’hébergement. Autant de particularités et de variétés qui rendent cette rencontre de 5 jours tout à la fois riche et humble, joyeuse et exigeante, simple et laborieuse... Nous sommes plus de 200 ! 3 cars partent en direction du Parcours Espérance... Le ton est donné !

Temps, explications et flexibilité sont nécessaires à tous pour « prendre le rythme » de la session, trouver de nouveaux repères, déposer son baluchon de fatigue, rencontrer le Christ et les autres en confiance... Il faut apprendre à dormir dans la même chambre ou sous la même tente ; se caler sur les horaires des douches et passer outre le bruit et les ronflements ; déjeuner à heures fixes et dépister les lieux et temps d’une journée type ; comprendre le vocabulaire (« adoration », « frat’ », « louange », « veillée ») et reconnaître les visages des responsables tickets repas (fondamental !). Malgré les efforts exigés par un tel temps partagé, chacun peut aussi profiter seul de cette échappée extra citadine pour s’oxygéner l’esprit.
Les fraternités, petits groupes de 6 à 10 personnes, sont un lieu privilégié pour rendre compte des moments où le Seigneur a agi et touché nos cœurs durant cette session. Ces « frat’ » se veulent être des lieux où se tissent des liens interpersonnels et intimes permettant à chacun de prendre conscience qu’il n’est pas seul. S’accueillir les uns les autres, prendre soin de notre voisin si inconnu soit il, voilà ce vers quoi nos cœurs sont invités à tendre... Si l’un de nous est absent : est-il perdu ? Va t-il mal ? Ou a t-il simplement besoin de prendre du temps pour lui et de s’éloigner un peu du groupe pour mieux le retrouver peut-être ?

© Association pour l’Amitié (APA)

Ce temps de Foi nous fait aussi connaître ou reconnaître l’épreuve du combat spirituel... alors que le « combat » quotidien fait déjà trop partie intégrante de la vie de certains d’entre nous. Mais à mesure que la session égrène ses jours, chaque temps spirituel et fraternel laisse paraître son lot de cadeau céleste : un petit pardon donné qui dessine délicatement un chemin vers un plus grand pardon ; la découverte ou la redécouverte du sacrement de réconciliation et la paix intérieure que Le Seigneur offre dans Sa largesse ; la prise de conscience, grâce aux témoins venus nous partager l’action de Dieu dans leur vie, que nous sommes pétris de la même vulnérabilité...

Les visages du retour ne sont pas tout à fait semblables à ceux rencontrés à l’aller. Personne n’a été oublié. Mais, pourtant, certains sont méconnaissables ! Certes, le soleil a tanné les peaux, mais les expressions sur les visages ne sont pas non plus en reste … Il semblerait que la joie soit passée par là... joie des rencontres ou joie de LA rencontre !

Daphné, juillet 2014

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